CMA CGM un peu plus optimiste sur ses perspectives et ses finances

Après avoir frôlé le naufrage, CMA CGM donne le sentiment d'entrevoir sérieusement la sortie de la tempête. Dans son activité comme dans sa restructuration financière. Le numéro trois mondial du transport maritime de conteneurs a retrouvé la voie de la croissance au premier trimestre. Dans un environnement beaucoup plus favorable que l'an dernier, son chiffre d'affaires a bondi de 29 %, à 3,2 milliards de dollars (la monnaie de référence du transport maritime) et son résultat net est passé du rouge vif (? 316 millions) au vert (+ 273 millions de dollars). « Nous sommes au même niveau de rentabilité qu'en 2008, qui avait été une très bonne année », s'est félicité mardi Philippe Soulié, nommé directeur général du groupe en janvier, lors du changement de gouvernance demandé par les banques. Nouveau venu dans le transport maritime, Philippe Soulié s'exprimait pour la première fois publiquement, accompagné pour l'occasion par Rodolphe Saadé, directeur général délégué, et Tanya Saadé, les deux enfants du fondateur Jacques Saadé. « L'année 2010 pourrait être exceptionnelle, avec un chiffre d'affaires proche de 13 milliards, car les volumes et les taux de fret sont repartis », a avancé Philippe Soulié. Un soulagement pour CMA CGM, après un cru 2009 à marquer d'une pierre noire : les recettes ont chuté de 30 %, à 10,5 milliards de dollars, et les pertes nettes ont culminé à 1,4 milliard (dont environ 600 millions de charges non récurrentes). « La crise est un accident de parcours que nous sommes en train d'effacer », a assuré le nouveau dirigeant. L'amélioration significative de l'activité rend moins urgente la restructuration financière. Elle permet au groupe, plombé par une dette de 5,3 milliards de dollars et qui a déjà recu une ligne de crédit de 80 millions, en attendant 420 millions supplémentaires, de se donner un peu plus de temps pour finaliser son augmentation de capital. Celle-ci sera comprise entre 300 et 500 millions de dollars. Alors que la famille Saadé compte garder le contrôle de l'entreprise, « des discussions sont en cours avec plusieurs investisseurs et nous pensons arriver à un accord dans les prochaines semaines », a précisé Rodolphe Saadé. Parmi les noms cités : le fonds du Qatar, Butler Capital Partner, une famille libanaise et Louis Dreyfus Armateurs, qui ne se serait pas totalement retiré des discussions. Le FSI regarde aussi le dossier. L'idée serait d'avoir un investisseur associé à ce dernier. Ingrid Seithume
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