Le marché de la musique renoue avec la hausse

Bonne nouvelle et pour tout dire inattendue : le chiffre d'affaires des producteurs de musique enregistrée en France s'affiche en hausse de 8 % au premier trimestre 2010 par rapport à la même période 2009, à 128,6 millions d'euros. Même les ventes physiques de supports enregistrés (CD, vidéo) connaissent un rebond de 4,3 % alors que depuis 2005, d'une année sur l'autre au premier trimestre, elles suivaient une pente descendante, avec des chutes spectaculaires de 23 % en 2008 ou 18,5 % en 2009. à 105 millions d'euros, elles ont toutefois été divisées par plus de deux en cinq ans. Cette inversion de tendance était déjà sensible depuis la mi-2009 sur le marché des supports physiques. Et le retournement constaté par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), sur le marché de gros, contredit les données de l'Observatoire de la musique, lequel estime, à partir d'un panel de magasins, à 7,1 % le recul du marché de détail des CD audio. Le décalage des livraisons de gros et des ventes de détail interdit donc de tirer des conclusions définitives sur un retournement pérenne du marché du disque.S'il admet que la situation reste fragile, et que les données trimestrielles devront être confortées sur le reste de l'année, David El Sayegh, directeur général du Snep, se réjouit en revanche de l'évolution du marché sur les réseaux numériques. Alors qu'il avait fini l'année 2009 en baisse (? 1,9 %), plombé par un recul des ventes de sonneries pour mobiles, ce marché numérique s'envole de 28,7 % au premier trimestre. Il pèse désormais 18 % du total des ventes de gros, plaçant la France derrière le Royaume-Uni, dans le peloton de tête des pays européens en terme de conversion numérique de la distribution de musique. Les sonneries poursuivent leur déclin, mais le téléchargement de titres par Internet (y compris sur l'iTunes Store d'Apple, par ordinateur ou sur mobile iPhone) fait un bond de plus de 50 % et atteint 12 millions d'euros sur le trimestre. Les abonnements à des services de musique comme Orange Max proposé par Orange, progressent aussi et les revenus du streaming, provenant de services comme Deezer, encore étroits (2,6 millions d'euros) ont quand même fait plus que doubler par rapport au début 2009. Carte Musique JeunesCe contexte porteur pour les offres légales de musique en ligne est peut être lié à l'anticipation par les internautes des sanctions liées à la loi « Création et Internet », veut croire le Snep. Pour le consolider, le Syndicat attend que la loi soit réellement mise en oeuvre par l'Hadopi. Toute la filière musicale compte sur la carte Musique Jeunes, promise pour le 21 juin, pour amener le public jeune vers les offres légales. La dernière réunion interministérielle sur le sujet s'est arrêtée sur 1 million de jeunes de 12 à 24 ans pour 3 ans, qui bénéficieraient d'une subvention de 25 euros pour l'achat de musique en ligne. Une assiette basse par rapport à l'hypothèse haute du ministère de la Culture de 2,5 millions de bénéficiaires, qui aurait coûté 65 millions d'euros par an aux finances publiques. L'Elysée doit arbitrer dans les prochains jours.
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