Google veut regagner la confiance des internautes sur les données personnelles

Trois semaines après que le scandale a éclaté, Google a annoncé jeudi 3 juin qu'il allait transmettre aux autorités françaises, allemandes et espagnoles, les données personnelles collectées en toute illégalité dans le cadre de Street View. Le moteur de recherche a réaffirmé que cela était venu de l'initiative de l'un de ses ingénieurs, qui fait l'objet d'une enquête interne. Celui-ci aurait introduit un bout de code dans le programme embarqué sur la voiture chargée de prendre les photos pour son programme de cartographie Street View. Ces données auraient été collectées par des bornes wifi non-sécurisées.Mépris des règles européennesLe procureur de Hambourg a déjà ouvert une enquête criminelle sur cette affaire tandis que les autorités judiciaires de nombreux autres pays européens examinent les suites à donner. « L'une des plus grandes compagnies du monde désobéit simplement aux règles européennes d'utilisation des logiciels », dénonçait le mois dernier le coordinateur des 27 autorités européennes de protection des données, Peter Schaar, appelant à une « enquête détaillée » sur les pratiques de Google.Aux États-Unis, l'affaire prend de l'importance. Pas moins de sept procédures en action collective (class action) ont été déposées à ce jour. Sans compter les autorités de Washington. La presse américaine affirme que l'autorité de la concurrence (la Federal Trade Commission) enquête déjà sur cette affaire et que l'autorité des télécoms et des médias (la Federal Communication Commission) devrait le faire. Google BuzzEric Schmidt, le PDG de Google, a affirmé au « Financial Times » de vendredi qu'il publierait un audit externe sur cette affaire. Alors que le groupe a également été critiqué au sujet des risques en matière de protection des données personnelles lors du lancement de son service Google Buzz, le patron du géant mondial de l'internet veut rassurer. Il reconnaît les erreurs, mais justifie la méthode du « launch fisrt, correct later » (lancer d'abord, corriger ensuite) qui est vital pour rester un groupe ultra-créatif. Front de libération des donnéesPour mieux prévenir les risques liés à ses propres services, Google a ainsi créé le Front de libération des données numériques (Data Liberation Front). Ce site internet (www.dataliberation.org) arbore un logo aux airs de groupe révolutionnaire : un poing levé rouge sur fond noir qui brise la chaîne de ses menottes... C'est en fait un groupe d'ingénieurs de Google qui est chargé de s'assurer que n'importe quel utilisateur de n'importe quel service de Google peut le quitter à tout moment en récupérant l'intégralité de ses fichiers, documents stockés dans le « nuage » informatique, courriels et autres carnets d'adresses. Bref, au moment où la protection des données personnelles sur Internet devient une préoccupation croissante, Google veut montrer patte blanche. Histoire de conquérir sur le long terme la confiance des internautes.
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