Israël et le Liban calment le jeu sur fond d'intérêts économiques

Israël et le Liban viennent à nouveau de frôler le conflit armé. Des affrontements armés entre soldats libanais et israéliens à propos du déracinement d'un arbre dans la zone frontière entre les deux pays ont fait quatre morts mardi. Cet incident a fait craindre le déclenchement d'une guerre comme celle qui a ravagé le Liban il y a quatre ans lorsque l'armée israélienne avait répliqué par des représailles massives à l'enlèvement de deux de ses soldats par les chiites libanais du Hezbollah. Depuis, un calme précaire règne. Il est d'autant plus fragile qu'aux conflits politiques s'ajoute désormais une bataille économique qui se profile à l'horizon.Les dirigeants israéliens se sont en effet efforcés de calmer le jeu mercredi en assurant vouloir éviter une « escalade » de la violence. Du côté libanais, en revanche, le ton était plus incisif. L'armée régulière et le Hezbollah, qui dispose de sa propre milice, ont prévenu qu'ils répliqueraient à toute attaque israélienne. De l'avis des experts militaires israéliens, la tension devrait toutefois baisser d'un cran, du moins à court terme. La récente découverte d'importants gisements de gaz naturel dans la mer Méditerranée suscite bien des convoitises. Ces champs sont en effet situés au large des côtes nord d'Israël. Au prix actuel du gaz, ils sont valorisés à près de 100 milliards de dollars. Leur mise en exploitation pourrait commencer d'ici deux ans. Si un tel scénario se vérifie, la totalité des besoins énergétiques de l'État hébreu pourraient être satisfaits, alors qu'il est totalement dépendant de l'étranger pour ses importations de pétrole et de charbon.Menaces de tirs de roquettesSeul « problème » : le Liban revendique une partie de ce pactole découvert notamment par Noble Energy, une compagnie américaine associée à des partenaires israéliens, car les champs se situeraient dans les eaux territoriales libanaises. « La tentative d'Israël de faire main basse sur nos ressources naturelles nationales ne peut que renforcer notre volonté de résister et de nous battre », a prévenu récemment Hashem Safieddine. Ce haut responsable du Hezbollah, qui fait partie de la coalition au pouvoir à Beyrouth, faisait ainsi allusion à des menaces de tirs de roquettes contre les installations offshore.Les Israéliens ne sont pas en reste. Uzi Landau, le ministre des Infrastructures nationales, a lui aussi adopté une posture martiale. « Nous n'hésiterons pas à recourir à la force pour défendre nos intérêts et le droit maritime international», a-t-il proclamé en affirmant que tous les secteurs de prospection appartenaient à Israël.
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