Dublin lance la campagne de Lisbonne

Union européenneL'Europe tout entière retient son souffle : les quelque 3 millions d'électeurs irlandais vont décider dans moins d'un mois de l'avenir institutionnel de l'Union européenne. Le Premier ministre Brian Cowen vient de lancer officiellement la campagne pour un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne, le 2 octobre, en insistant sur la protection qu'assure l'Union pour son pays en cette période de récession. Il n'envisage pas une seconde le succès du non, comme en juin 2008, observant qu'aujourd'hui, c'est « la survie » du pays qui est en jeu. Cette fois, les Irlandais semblent d'ailleurs en majorité plutôt favorables au nouveau traité européen, mais le camp du oui perd des forces. concessions Si l'on en croit un sondage publié hier par le quotidien « Irish Times », 46 % des personnes interrogées ont décidé de voter oui, soit une baisse de 8 points par rapport à un précédent sondage effectué en mai. Cependant, ce recul ne profite pas au camp des eurosceptiques qui restent stables à 29 %. C'est plutôt le nombre des indécis qui augmente (25 %). Et Brian Cowen de rester serein : « Je pense honnêtement que les électeurs vont peser le pour et le contre et dire oui. » Surtout que, pour amadouer les Irlandais, l'Union européenne leur a accordé des concessions sur des questions telles que l'avortement, la neutralité, la fiscalité ou encore le maintien d'un commissaire européen. Ce dernier point notamment n'est pas neutre pour l'ensemble de l'Union. Il anéantit de fait la réforme de la Commission. Celle-ci était initialement envisagée pour, en réduisant la taille du collège de l'exécutif, mieux le faire fonctionner sur la base de l'intérêt commun, à l'instar de la Banque centrale européenne. Et non, comme c'est le cas aujourd'hui, par l'addition des intérêts nationaux. Finalement, il y aura donc autant de commissaires que d'États membres selon le nouveau traité s'il est approuvé par les Irlandais. Or, si Lisbonne est rejeté, l'actuel traité de Nice impose pour la Commission qui succède à l'élargissement au 27e pays, au moins un commissaire de moins que le nombre d'États membres. Au moins 26 commissaires donc pour la prochaine Commission. On imagine facilement quel pays ferait les frais si les Irlandais redisent non au traité de Lisbonne. S'ils l'approuvent, il faudra non seulement nommer un commissaire par État membre, mais s'entendre aussi sur les noms des futurs président et ministre des Affaires étrangères de l'Union. Marc DegerSelon un sondage, publié par le quotidien « Irish Times », 46 % des personnes interrogées ont décidé de voter oui.
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