La solidité des banques britanniques est remise en question

Les avis divergent sur l'état de santé des banques britanniques. Auront-elles besoin à nouveau de l'aide de l'Etat l'an prochain ? C'est en tout cas ce qu'affirme une étude du « think tank » (groupe de réflexion) New Economics Foundation (NEF) selon laquelle le besoin de financement mensuel des banques outre-Manche pourrait passer de 12 milliards de livres actuellement à 25 milliards de livres (28,7 milliards d'euros). Une prédiction contestée par le ministre des Finances britannique, George Osborne. « Je ne prévois certainement pas et je n'ai aucune indication montrant qu'une banque britannique ait besoin d'une nouvelle aide », a-t-il déclaré sur la chaîne Sky News ajoutant que « le système bancaire est beaucoup plus stable en Grande-Bretagne qu'en Irlande par exemple ». Ton provocateurL'association des banquiers britanniques (BBA) a elle aussi affirmé que les banques britanniques « dépassent les normes internationales en matière de fonds propres et de liquidités ». À la fin du premier semestre, le ratio de solvabilité core Tier One ressortait à 10,5 % pour Royal Bank of Scotland (RBS), 10 % pour Barclays et HSBC, et 9 % pour Lloyds Banking group.Ecrite sur un ton provocateur, l'étude de la NEF, intitulée « Où est passé notre argent ?», indique tirer ses conclusions de la consultation des données de la Banque d'Angleterre. Elle en profite pour presser le gouvernement à réformer le système bancaire et pour soutenir le principe de la séparation entre banque de dépôt et banque d'investissement. L'idée de cette séparation des activités est examinée par la Commission Indépendante de la Banque (ICB) mandatée par le gouvernement pour rendre un rapport sur le sujet en septembre 2011. Sans forcément partager le pessimisme de NEF, certains analystes jugent néanmoins crédible le prolongement en 2011 des aides publiques aux banques britanniques. Celles-ci ont en principe jusqu'en janvier 2012 pour rembourser 185 milliards de livres empruntés à la banque centrale, obtenus en présentant comme garantie 287 milliards de livres d'actifs illiquides (valeurs mobilières adossées à des créances). Durant la crise, RBS et Lloyds ont dû être partiellement privatisés en raison de pertes énormes. Pour leur part, Barclays et HSBC ont bénéficié de financements de la Banque d'Angleterre. Et malgré les bons résultats obtenus à la fin du premier semestre par ces quatre banques, l'agence financière Standard and Poor's relevait fin août dans une étude que « plusieurs banques britanniques restent dépendantes de financements garantis par le gouvernement ou fournis par la Banque d'Angleterre, et continueront d'être confrontées dans les deux années à venir à des besoins significatifs de refinancement». S. So.
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