Thales au centre de la restructuration de la défense

Le groupe d'électronique Thales y verra beaucoup plus clair à la fin de l'année une fois que son nouveau PDG, Luc Vigneron, aura présenté fin novembre ou début décembre son plan stratégique, qui sera couplé à des réductions de coûts. Pour autant, sous l'impulsion du ministère de la Défense, l'électronicien est en parallèle amené à réfléchir sur un certain nombre de dossiers liés à la restructuration de l'industrie de défense telle que la souhaiterait Hervé Morin. Récemment, l'Hôtel de Brienne a à nouveau sondé Thales sur le dossier du groupe d'armement terrestre Nexter (ex-Giat). Ce qui ne manque pas de piquant si l'on songe que le nouveau PDG de Thales, Luc Vigneron, entretenait, du temps où il était à la tête de Nexter, des relations plutôt tendues avec l'électronicien. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le ministère de la Défense semble en effet se trouver dans une impasse. Après avoir jusqu'ici vainement fait des appels du pied aux groupes allemands pour un rapprochement avec Nexter, notamment à Rheinmetall, qui doit se déclarer au plus tard dans le courant du mois d'octobre, le ministère est revenu à la charge auprès de Thales. « L'arrivée de Luc Vigneron est de nature à changer la perception de Thales sur le sujet », explique-t-on au sein du ministère. Pour autant, les discussions avec l'Allemagne « ne sont pas enterrées », précise-t-on. Mais l'attitude des Allemands sur plusieurs dossiers, dont les drones, a beaucoup agacé à Paris. D'où la recherche d'un plan B pour caser Nexter.Un autre dossier s'est discrètement ouvert ces dernières semaines, la recomposition du secteur des missiles et des systèmes de missile en France. En 2007, Alexandre de Juniac, alors patron de la division Systèmes Aériens chez Thales, avait conclu que l'électronicien devait garder cette activité, qui génère de 700 millions d'euros en moyenne par an. Avec l'arrivée de Luc Vigneron, un réexamen stratégique est en cours. D'où l'amorce de discussions entre Thales et le missilier MBDA sous le regard conciliant de Dassault Aviation. Le missilier européen pourrait intégrer certaines activités de Thales. Sur quelles bases ? Tout reste à faire, mais sous l'?il très vigilant de la Direction générale de l'armement (DGA), qui porte quelques griefs à MBDA.« Tout est ouvert » Enfin, dernier dossier, les discussions « exploratoires » ouvertes entre Thales et Safran, révélées par la lettre « AeroDefenseNews », pour mettre fin aux doublons entre certaines activités des deux groupes, notamment l'optronique et la navigation inertielle. Mais pas seulement, selon nos informations. « Tout est ouvert », assure-t-on à « La Tribune », à l'exception d'une fusion entre les deux groupes. D'autant que, de l'Élysée au ministère de la Défense, en passant par Bercy et Matignon, tous poussent à une redistribution des cartes complète entre Thales et Safran.
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