Pression pour un référendum sur La Poste

courrierC'est aux alentours de midi aujourd'hui que les résultats définitifs sur la « votation citoyenne » de La Poste seront connus. Et que la polémique entre la majorité et l'opposition sur les modalités de ce vote va enfler, sauf si un improbable « oui », qui désavouerait les organisateurs, l'emportait.Lancée il y a plus d'une semaine par 62 partis de gauche, associations et syndicats opposés au changement de statut de La Poste prévu par le gouvernement en 2010, cette consultation sans fondement légal a pris fin samedi à 18 heures. Elle a pour objectif, selon la gauche, de contraindre le gouvernement à organiser un référendum sur l'avenir de La Poste, alors que, faute de texte d'application, le référendum d'initiative populaire inscrit dans la Constitution depuis 2008 ne peut entrer en vigueur.La consultation aurait en effet touché environ 2 millions de Français de plus de 18 ans, interrogés dans la rue, devant les bureaux de poste, sur des marchés, dans des supermarchés, etc. Ils devaient répondre à la question : « Le gouvernement veut changer le statut de La Poste pour la privatiser, êtes-vous d'accord avec ce projet ? » Pour le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, « à n'en pas douter ça fera du 99 % contre et donc ce n'est pas un vote. Il n'y a aucun contrôle sur les urnes, ça rappellera les grandes heures de l'Union soviétique ». Surtout, il regrette que « le débat ouvert par cette votation ne correspond pas au débat ouvert par le contenu de cette réforme ».manipulation pour l'UMPLe ministre a été soutenu avec force par le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, qui s'est insurgé contre cette « vaste manipulation organisée par des associations ou partis de gauche qui veulent faire croire à un projet de privatisation de La Poste ». « On voudrait à partir de cette question truquée faire un référendum ! De qui se moque-t-on », a-t-il déclaré hier. Le gouvernement prévoit une transformation de La Poste en société anonyme à capitaux 100 % publics. Selon les opposants, au contraire, il s'agit d'un prélude à une privatisation. Pour le président PS de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Didier Migaud, l'Europe « n'impose pas de changement de statut de La Poste » et « son statut actuel lui permet de s'inscrire dans la concurrence », qui sera totale en 2011 dans l'Union européenne. F. G. (avec AFP)
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