Le zloty, le forint et la couronne tchèque s'offrent un trimestre de répit

Durement frappées juste après la faillite de Lehman Brothers, puis au creux de la vague en février-mars dernier, les principales monnaies de l'est ont opéré depuis la fin juin un début de rattrapage face à l'euro. « Le phénomène de contagion avec les problèmes de la zone euro au printemps dernier se résorbent », résume Etienne Pourny, président de Stelphia AM, « ce qui est somme toute logique compte tenu de ratios de dette et de la croissance du PIB, meilleurs dans ces pays ». Les performances du dernier trimestre contrastent en effet avec leurs débuts d'année calamiteux. La couronne, qui a progressé de 5,65 % sur cette période, a renoué avec des niveaux proches de ses plus hauts de 2008. Le zloty s'est apprécié de 4,5 % à 3,95 pour 1 euro (contre un plus haut de 3,20 en juillet 2008), tandis que le forint gagnait 4,20% à 276. Reprise allemandeCertes, les situations sont très différentes mais globalement ces pays profitent d'un environnement plus favorable. La reprise de la demande en Allemagne - partenaire commercial privilégié surtout de la Hongrie et de la République Tchèque - a bénéficié à ces pays. Quant à la Pologne, seul pays à ne pas avoir connu la récession l'an dernier, elle continue de croître au rythme annualisé de 3,5 %, soit le taux le plus élevé qui soit au cours des deux dernières années. De surcroît, les inquiétudes budgétaires se sont légèrement dissipées. Surtout en Hongrie. La victoire dimanche du parti Fidesz, du premier ministre Viktor Orban, a finalement rassuré les investisseurs dans le sens où elle pourrait lui donner les coudées franches pour mener à bien une politique budgétaire plus orthodoxe. Car, de fait, après s'être largement opposé à la Commission Européenne et au FMI, ses bailleurs, le gouvernement hongrois a mis un peu d'eau dans son vin ces dernières semaines. Il s'est notamment engagé à maintenir ce déficit public dans la limite de 3,8 % du PIB cette année, et en deçà de 3 % l'an prochain. Ce qui a permis une certaine détente sur ces marchés. Lundi, son contrat d'assurance contre le risque de défaut (CDS) du pays est revenu à son plus bas niveau sur deux mois. « La Hongrie donne le sentiment de vouloir rentrer dans le rang, souligne une analyste. À voir. Les prochaines semaines devraient constituer un vrai tournant ». À ce stade, le forint pourrait marquer une pause. Tout comme le zloty d'ailleurs. « Beaucoup de flux se sont portés sur le marché obligataire polonais et a fortiori sur la devise ces dernières semaines, souligne cette même analyste. Ce qui n'exclut pas, selon elle, de voir le zloty s'apprécier de l'ordre de 4% par an d'ici à 2015. Marjorie Bertouille
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