Des réservoirs de réflexion et de propositions devenus indispensables aux partis

Chaque présidentiable français a en tête le théorème de Gramsci, pour qui « la victoire idéologique précède toujours la victoire politique ». Dans la bataille des idées qui va s'engager d'ici 2012, les « think tanks » sont des boîtes à outils indispensables mais les responsables politiques tiennent à garder une marge de manoeuvre suffisante pour pouvoir ajuster leur campagne au jour le jour.À l'UMP, on reconnaît que la situation sera en 2012 bien différente de celle de 2007. Chef du parti et candidat, Nicolas Sarkozy s'était alors appuyé sur la dizaine de conventions thématiques supervisées par Emmanuelle Mignon durant toute l'année 2006. Dans un peu plus d'un an, le président sortant puisera certes dans le travail fourni par le parti majoritaire mais aussi dans celui de « clubs » plus indépendants. Voire à l'Élysée même.On compte une petite poignée de cercles déjà actifs, au premier rang desquels Génération France de Jean-François Copé. Le fait que le député-maire de Meaux soit le probable futur patron de l'UMP complique pour le moment la répartition des tâches. Il faut aussi compter sur le « Labo des idées » de Valérie Pécresse ou le Club 89 de Benoist Apparu. À l'Élysée, des conseillers, comme Jean-Baptiste de Froment, chargé de l'éducation, sont mobilisés. Une « cellule de veille internet » est déjà en place pour étudier tout mouvement d'opinion autour de Nicolas Sarkozy. Et nul ne doute de la volonté d'Henri Guaino, « plume » du chef de l'État, de jouer son rôle dans la campagne.Le « Lab » du PSAu Parti socialiste, Martine Aubry a relancé l'activité programmatique, suivant en cela l'exemple sarkozyste de 2006-2007. Des conventions thématiques ont été ou sont organisées, sur l'international, la fiscalité, l'éducation, l'égalité. Rue de Solferino, le député PS Christian Paul pilote le « Lab », le laboratoire des idées socialistes pour 2012. Un travail qui complète les recherches des fondations Terranova ou Jean Jaurès. Chaque présidentiable du PS dispose aussi de sa propre structure de réflexion. Fin octobre, François Hollande a publié sur le site internet de son association « Répondre à gauche » vingt propositions en forme d'ébauche de programme présidentiel. L'ex-patron du parti fait de la jeunesse le thème majeur de l'élection de 2012. Et Ségolène Royal continue de mettre en oeuvre des « universités populaires » avec son mouvement Désirs d'avenir. Les primaires qui seront organisées entre l'été et l'automne 2011 seront aussi un moment de confrontation des idées à gauche.
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