Patrick Kron ne désarme pas contre Eurostar et Siemens

« L'appel d'offres d'Eurostar est entaché d'irrégularités juridiques graves, dommageables à Alstom », a déclaré jeudi Patrick Kron. « Nous nous battons pour faire valoir nos droits. J'ai un objectif simple : que cet appel d'offres soit arrêté », a-t-il martelé. Le choix récent par Eurostar, filiale à 55 % de la SNCF, de son grand rival Siemens pour une commande de 10 trains à grande vitesse pour 600 millions d'euros ne passe pas. Débouté de son action en référé à Londres le 29 octobre, Alstom va poursuivre son recours sur le fond devant la justice anglaise et devant les autorités européennes que le groupe français vient de saisir. « C'est une situation extravagante où un opérateur cherche à faire évoluer les règles de sécurité pour pouvoir faire rouler le train qu'il a choisi », grince Patrick Kron, au bord de quitter, sur ce sujet sensible, la belle sérénité qu'il a choisi d'afficher.« Classiquement, ce sont les trains qu'on adapte aux règles de sécurité et non l'inverse », a-t-il poursuivi. Eurostar a retenu les trains de Siemens à motorisation répartie (avec des moteurs sous les wagons et non aux deux extrémités), alors que ces trains ne sont pas - encore - autorisés à rouler dans le tunnel. Les récentes auditions à Londres ont encore accru les « soupçons » d'Alstom sur la « partialité » de l'appel d'offres. « Nous avons été notifiés le 5 octobre par Eurostar de son choix. Or, Eurostar avait signé un préaccord en août avec Siemens. Et d'ailleurs, les deux sociétés ont eu recours au même consultant », détaille-t-il.Assumant son image de « mauvais perdant », Patrick Kron a l'habitude de contester devant la justice les appels d'offres qui lui sont défavorables. Début août, il a assigné les chemins de fer italiens Trenitalia qui ont préféré le tandem Bombardier-AnsaldoBreda pour des trains à grande vitesse. En 2006, il avait contesté l'attribution à Bombardier d'un marché de 2,7 milliards d'euros de trains Transilien. Il a renoncé à ce recours après avoir obtenu « à l'amiable » un tiers de la commande. Sans compter le marché du métro de Montréal, où les procès ont duré près de quatre ans. M.-C. L.
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