armement

C'est un dossier qui sent la poudre. Le ministère de la Défense va devoir le désamorcer rapidement. Il devrait le faire au tout début de cette année. Pourtant, les crédits en jeu ne sont pas colossaux, autour de 70 millions d'euros pour équiper en urgence l'armée de terre en missiles tactiques. Seulement, le fournisseur national attitré des armées, MBDA, qui a proposé le Milan ER pour succéder au best-seller du Milan, a essuyé un refus cet été de la Direction générale de l'armement (DGA). L'offre n'a pas satisfait les besoins exprimés par l'armée de terre, notamment à la suite des retours opérationnels d'Afghanistan. « Le Milan ER ne correspondait pas à cette demande parce qu'il n'avait ni la capacité ?tire et oublie? ni la capacité de tir en espace confin頻, avait confirmé en novembre à « La Tribune » le PDG de MBDA, Antoine Bouvier (voir Latribune.fr du 16 novembre 2009). « Il faut que l'armée de terre ait un système qui corresponde à ses besoins », rappelle-t-on au ministère.L'hôtel de Brienne a, du coup, été contraint d'acheter en urgence ce type de missiles tactiques à un fournisseur étranger pour équiper ses troupes en opération extérieure en Afghanistan. Décision a été prise d'acquérir un lot limité d'environ 300 missiles avec leurs postes de tir, soit moins de 10 % des besoins futurs exprimés par l'armée de terre (plus de 3.000 d'ici à 2020). Un fait rarissime pour la France, qui a quasiment toujours acheté des missiles « made in France », et qui met en ébullition le milieu de la défense.« trame missile-roquette »Et pour cause. Les américains Raytheon et Lockeed Martin proposent le Javelin, et l'israélien Rafael le Spike ER, en espérant profiter de l'occasion pour sortir une bonne fois pour toutes MBDA d'un des marchés mondiaux les plus importants en volumes. Car sans débouché national, MBDA ne financera pas seul un tel programme. Pour autant, la France a décidé de rester « dans le marché du missile de combat », affirme-t-on au ministère. Ainsi la DGA va notifier début 2010 à MBDA des études amont pour préparer un nouveau programme de missiles tactiques français, qui devrait entrer en service dès 2014-2015 et répondre aux besoins de l'ensemble du secteur du combat terrestre, du fantassin à l'hélicoptère. C'est ce que l'armée de terre appelle dans son jargon la « trame missile-roquette ».Le ministère, qui ne devrait pas lancer d'appel d'offres, a une nette préférence pour le Javelin, plus cher à l'unité mais dont les postes de tir seraient moins onéreux que ceux du Spike. La décision aurait été prise mais reste tenue secrète. possibles rétrocommissionsEntre-temps, les Israéliens ont, semble-t-il, lancé une campagne de déstabilisation du ministre de la Défense, Hervé Morin, selon plusieurs sources concordantes. Une lettre, dont « La Tribune » s'est procuré une copie, circule dans les milieux de la défense. Elle fait état de possibles rétrocommissions dans ce marché en faisant référence à certains contrats du passé (frégates à Taiwan, sous-marins au Pakistan) et conclut de façon menaçante : « Tout cela a un petit air de déjà-vu : le ministre ferait bien d'être prudent. »

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