La France entend préserver sa souveraineté dans ses choix d'armement

La Direction générale de l'armement (DGA) poursuit aujourd'hui deux objectifs prioritaires : être le partenaire des armées et développer une base industrielle en France pour préserver sa souveraineté en matière de choix des équipements militaires ainsi que les emplois. « C'est ce qui compte pour nous », explique-t-on au ministère de la Défense. En 2009, la DGA a même revêtu le bleu de chauffe pour équiper les trois armées. « Une année historique », lâche-t-on même. Et pour cause. L'an dernier, la DGA a engagé au total 20 milliards d'euros et a effectué des paiements à hauteur de 12 milliards. Y compris en tenant compte du plan de relance (1,1 milliard d'engagements et 700 millions de paiements).En 2009, la DGA a même dû accélérer certaines des procédures du code des marchés publics pour répondre aux besoins urgents des troupes en opération extérieure, notamment celles en Afghanistan. « En réagissant aussi rapidement, nous avons voulu créer un partenariat très fort avec les armées », analyse-t-on à la DGA. Quelque 260 millions d'euros ont été dépensés l'an dernier pour équiper ces soldats en première ligne. Des achats souvent effectués auprès de fournisseurs étrangers. Du coup, l'état-major considère aujourd'hui que ses troupes en Afghanistan sont aussi bien équipées que leurs homologues occidentales, y compris américaine.investir dans le long termeMais ces achats ont soulevé quelques polémiques (voir ci-dessus). À la DGA, on rappelle que l'on continue à investir dans le long terme, notamment dans la recherche et technologie (R&T), dont les retombées bénéficieront à toute l'industrie de l'armement nationale. « La France a investi depuis 1960 dans son industrie de défense et il faut absolument continuer à le faire, explique-t-on au ministère. C'est même une bonne affaire car ces investissements ont des retombées en termes d'emplois, de base industrielle et d'exportations. »Le débat glisse sur la question de la souveraineté de la France. Très clairement, la DGA ne veut pas avoir les mains liées dans ses choix d'équipement par des industriels étrangers, qui pourraient ensuite mettre le veto à certaines exportations françaises. C'est pourtant le cas aujourd'hui dans les missiles tactiques et les drones, où la France a perdu ou est en retard dans la maîtrise des technologies. « Nous ne voulons pas que des industriels préemptent le futur, prévient-on. Ce ne seront pas forcément les mieux-disants en termes de prix qui seront forcément choisis. Nous regarderons l'impact sur la base industrielle et sur nos exportations. » M. C.
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