agroalimentaire

Alors que tous attendaient Nestlé sur le terrain de la nutrition, des produits haut de gamme ou des pays émergents, c'est finalement une bonne part de pizza surgelée américaine que le géant suisse a décidé de croquer. Le groupe de Paul Bulcke n'aura en tout cas pas traîné pour entamer une partie de ses 28 milliards de dollars d'étrennes exceptionnelles issues de la vente annoncée hier du leader des produits ophtalmiques, Alcon, à Novartis.En rachetant pour 3,7 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) les pizzas surgelées de Kraft en Amérique du Nord, Nestlé permet au géant américain de se renflouer pour améliorer son offre sur le confiseur Cadbury (lire ci-contre). Le groupe suisse prend surtout la place de leader du marché en pleine croissance des pizzas surgelées outre-Atlantique. « C'est un bon choix car ce produit ne subit pas la crise », explique Ildiko Szalai, analyste chez Euromonitor. Nestlé passe ainsi d'un petit 800 millions de dollars de chiffre d'affaires à près de 3 milliards sur un marché d'environ 5,2 milliards, ce qui lui permet d'atteindre une taille critique, essentielle pour ce genre de produit. « Il pourra ainsi développer des synergies commerciales, de logistique mais aussi de technologie et de recherche sur les recettes », indique Jean-Daniel Pick, associé dans le cabinet OC&C.Nestlé avait récemment annoncé que le surgelé devenait un de ces nouveaux piliers stratégiques de développement. Le groupe détient déjà plus de 6 % du marché mondial, tous produits confondus. Aux États-Unis et au Canada, les synergies pourront se faire, notamment en termes de distribution, avec son autre division des crèmes glacées. Mais aussi en dupliquant les savoir-faire développés en Europe, sur les surgelés allégés par exemple.produits abordablesAvec la pizza, Nestlé fait aussi le choix du c?ur de marché, plutôt stratégique en cette période de repli des ménages sur les dîners à la maison et les produits abordables. Les marques de Kraft, telles que Di Giorno, Tombstone ou Jack's sont très dynamiques puisqu'elles ont crû de 11 % par an depuis 2004 sur un marché en progression annuelle d'environ 5 %. Certaines, comme Di Giorno ou California répondent même au segment dit « premium », cher à Nestlé, qui se développe conjointement sur les produits bon marché et ceux haut de gamme.Au total, la nouvelle division pizzas surgelées nord-américaine devrait générer un bénéfice d'exploitation de 279 millions de dollars et des synergies à hauteur de 7 % des ventes d'ici à cinq ans. Le groupe helvétique s'attend par ailleurs à ce que le rachat augmente le bénéfice par action dès la première année.
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