Conjoncture

En hausse consécutive au cours des quatre derniers mois, l'indicateur de l'Insee mesurant le moral des ménages, quant à la situation économique, a cédé 1 point en décembre, pour s'élever à ? 31. Soit 13 points en dessous de sa moyenne de longue période, comprise entre 1987 et 2007.Quels sont les principaux ressorts faisant évoluer ce baromètre ? L'évolution des prix et donc de leur pouvoir d'achat, estiment les économistes interrogés par « La Tribune ». Ainsi, la chute vertigineuse de l'indice, passée de ? 12 à ? 47 entre juin 2007 et juillet 2008, coïncide avec le tout dernier choc pétrolier qui s'est notamment soldé par un baril de brut touchant les 140 dollars.Cette flambée du prix de l'énergie a évidemment été facteur d'inflation ? l'indice des prix à la consommation a progressé de 2,8 % en 2008 selon l'Insee ?, pesant mécaniquement sur le pouvoir d'achat des ménages. « Après avoir augmenté de 3,1 %, celui-ci n'a progressé que de 0,7 % l'année suivante », en 2008, rappelle Frédérique Cerisier chez BNP Paribas.À l'inverse, la remontée de l'indicateur coïncide avec la fin de la hausse des prix et de gains plus importants du pouvoir d'achat. En 2009, celui-ci devrait avancer de 2,2 %, stimulé à la fois par le léger recul des prix (? 0,2 %) et par la revalorisation d'un certain nombre de prestations sociales que les fortes tensions inflationnistes observées en 2008 ont déclenchées.Ce n'est pas tout. L'évolution du marché du travail influence aussi le moral des ménages, via les sous-indices mesurant la situation financière personnelle et aussi l'opportunité de faire des achats important.Au regard de l'évolution récente du moral des ménages, celui-ci constitue-t-il un indicateur avancé fiable ? Les économistes en conviennent. Ainsi, la chute de la confiance des ménages a débuté à l'été 2007 avec les premiers balbutiements de la crise des subprimes, lorsque BNP Paribas puis la banque Oddo annonçaient la gelée d'une partie de leurs fonds de placement. « À ce moment-là, les ménages ont commencé à craindre pour leur épargne investie sur les marchés financiers », indique Laurence Boone chez Barclays Capital.« Après avoir anticipé la forte augmentation des destructions d'emploi, les ménages ont entrevu la décélération de la progression du nombre de chômeurs, confirmée par les derniers chiffres de la Dares », poursuit Mathilde Lemoine chez HSBC France.Le spectre de l'inflationAu regard de ces éléments, comment interpréter la petite perte de moral des ménages observée en décembre ? « Il est possible que les ménages anticipent déjà un retour de l'inflation, dans le sillage de la remontée des cours des matières premières », avance Laurence Boone. Un retour de l'inflation dû en particulier à hausse du brut dont le prix du baril WTI coté à New York a été multiplié par deux depuis mars. Selon l'Insee, l'indice des prix à la consommation progresserait de 1,3 % cette année après avoir reculé en 2009.
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