Bachelot bat le rappel des généralistes pour vacciner contre la grippe A

Après sa volte-face de lundi soir sur la stratégie gouvernementale face à l'épidémie de grippe A, Roselyne Bachelot doit désormais négocier sur deux fronts. Avec les laboratoires pharmaceutiques, pour trouver un accord sur les conditions de l'annulation d'une commande de 50 millions de doses de vaccins (voir page 20). Et avec les syndicats médicaux, pour définir les modalités de leur participation à la campagne de vaccination contre le virus H1N1. Une réunion est prévue jeudi entre la ministre, les responsables syndicaux et le président du Conseil national de l'ordre des médecins. La CSMF, le principal syndicat médical, s'est déclarée, mardi, satisfait, mais regrette cependant une décision trop tardive.Selon un communiqué du ministère de la Santé, la vaccination « reposera désormais sur quatre dispositifs » : les centres de vaccination, les hôpitaux, les grandes entreprises et les administrations (depuis mardi) et les médecins libéraux volontaires. « Le passage du pic pandémique et l'approvisionnement suffisant en vaccins permettent désormais d'ouvrir cette nouvelle modalité de vaccination, qui devrait être opérationnelle la semaine prochaine », précise le communiqué. De son côté, Roselyne Bachelot rappelle qu'elle avait évoqué cette possibilité dès le début de décembre.En fait, personne n'est dupe. C'est sous la pression que le gouvernement change aujourd'hui son fusil d'épaule pour tenter d'enrayer la polémique sur la revente d'une partie de son stock de 94 millions de doses de vaccins. Car, depuis l'automne, Roselyne Bachelot, soutenue en cela par Matignon, refusait d'associer les 55.000 généralistes à la campagne de vaccination, malgré les demandes de certains de leurs syndicats relayés par une partie de la classe politique.traçabilitéLa ministre avançait une double justification à ce refus : le conditionnement des doses par dix nécessitant leur utilisation dans des centres, et l'impératif de traçabilité des vaccins en cas d'effets indésirables. Curieusement, la ministre n'explique pas pourquoi ce qui était vrai hier ne l'est plus aujourd'hui.La ministre devrait annoncer jeudi les conditions financières dans lesquelles les généralistes volontaires pourront vacciner leurs patients, qui ne devraient rien débourser. Les médecins percevraient une rémunération forfaitaire de moins de 10 euros, le gouvernement refusant pour l'instant de leur accorder plus. P. C.
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