Bruxelles contraint Dexia à maigrir

Sauvée de la faillite grâce à une aide de 6,4 milliards d'euros de la France, de la Belgique et du Luxembourg, fin 2008, Dexia a conclu un accord avec Bruxelles. Pour obtenir le feu vert de l'équipe de Nelly Kroes, Dexia s'est engagé à réduire son bilan de 35 % d'ici à 2014, et, surtout, à augmenter de 50 % aujourd'hui à 90 % en 2014 la part de son financement à plus d'un an.Une telle réduction de la taille du bilan est en ligne avec les décisions antérieures de la Commission européenne. Pour compenser les aides publiques dont elles avaient bénéficié au plus fort de la crise, Commerzbank avait dû s'engager à réduire le sien de 45 %, WestLB de moitié, ING de 30 % et KBC de 25 %, par exemple. La filiale turque Denizbank, cruciale, est épargnéeCôté cessions, Dexia a évité le pire. Elle a réussi à convaincre la Commission qu'un démantèlement sous la forme d'une scission entre les activités belges et françaises n'avait pas de sens. Pas plus qu'une cession de sa filiale turque, Denizbank. Conserver cette dernière était crucial pour Dexia, notamment parce que les dépôts de la banque turque soutiennent ses ratios de financement. Finalement, la banque a accepté de céder sa filiale italienne Crediop, ainsi que sa filiale slovaque. Sont aussi concernées les activités du groupe à Singapour, en Russie, ainsi que ses activités d'assurances en Turquie et de prêt aux collectivités locales en Espagne. Si elles n'ont l'air de rien, ce sont surtout les exigences de la Commission européenne en matière de financement du groupe qui risquent de peser sur la rentabilité de Dexia. Jusque-là, la banque s'est toujours massivement refinancée à court terme sur les marchés pour prêter à long terme, aux collectivités locales notamment. La volonté de Bruxelles de contraindre la banque à renoncer à un « business model » qui l'a conduit à la situation de la fin 2008 est claire, même si, comme le souligne un analyste, « la Commission aurait pu imposer quelque chose d'encore plus dur, en demandant par exemple à Dexia d'augmenter la part de son financement à plus de cinq ans au lieu d'à plus d'un an ». Les analystes attendent tous les détails de Bruxelles pour faire tourner leurs modèles mais Dexia a déjà perdu 5,03 %, à 4,025 euros ce vendredi.
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