Le Bloc-Notes de Stéphane Soumier

STRONG>Le code a changéOù est la mère de toutes ces batailles ? Dans cette succession de combats périphériques, le dollar, la dette, les banques, etc. ? Certains peuvent paraître anecdotiques, je pense qu'ils en disent aussi long que les autres. Regardez Toyota, j'ai foncé dans cette histoire sans réfléchir, trop content de pouvoir enfin vous raconter des choses « simples » : une pédale d'accélérateur, un tapis de sol qui glisse sur la pédale et l'empêche de remonter, peut-être plusieurs drames directement liés à ce défaut. Je vais le dire très cyniquement, c'est une histoire qui ne se refuse pas. Et puis c'est Toyota, le prince incontesté de l'industrie, et puis c'est le silence d'une dynastie recluse au coeur de l'archipel, etc. Et pourtant, n'avons nous pas été victimes d'une magnifique manipulation ? Rappel de 8 millions de véhicules, c'est évidemment colossal, jamais vu. Mais l'affaire aurait-elle pris cette ampleur si, quotidiennement, le gouvernement américain ne l'avait pas alimentée de déclarations spectaculaires (« nous n'en avons pas encore fini avec Toyota », disait encore, jeudi, le ministre des Transports, après l'ouverture d'une volée de commissions d'enquêtes) ? Gouvernement qui est aujourd'hui le premier actionnaire de General Motors, premier concurrent de Toyota. Disons-le franchement, il avait tout intérêt à paniquer l'opinion publique. Pourquoi vous raconter ça ? Parce que c'est une donnée que personne n'avait vraiment prise en compte. Si les États actionnaires se disent que tous les coups sont permis pour permettre à « leurs entreprises » de reconquérir des parts de marché, quelles seront les règles demain ? DABUn auditeur m'envoie une anecdote magnifique sur Paul Volker, l'ancien patron de la Réserve fédérale, inspirateur de la réforme Obama sur le secteur bancaire. II aurait dit dans un récent colloque : « la seule innovation valable de l'industrie bancaire ces quarante dernières années, c'est le distributeur de billets. J'ai beau chercher, chers amis, je n'en vois pas d'autre. » c'est dire le peu de cas qu'il fait de la titrisation et autres innovations de marché. C'est dire le peu d'hésitation qu'il aura avant d'abattre le glaive de la régulation.Au son du canonDiscussion passionnante avec le patron d'une nouvelle filiale de la Caisse des dépôts, « CDC climat », qui se donne pour objectif d'éviter, par ses investissements, l'émission de 25 millions de tonnes de CO2 chaque année (5 % des émissions d'un pays comme la France). Parce que je suis ravi que la Caisse se préoccupe du climat, mais je pense aussi que ça n'est pas son boulot ! La Caisse des dépôts doit protéger notre épargne, point barre. Et tous les marchés environnementaux sont particulièrement volatiles, investissements hautement risqués. « Ils ne seront plus risqués très longtemps », répond Pierre Ducret, le PDG de cette filiale, « on sent bien que la régulation est en train de s'installer, quelles que soient les décisions politiques, et la puissance de la Caisse peut y contribuer. Justement, en investissant maintenant, nous protégeons l'épargne, et je pense même que nous allons la faire fructifier ». Arguments convaincants, qui sonnent comme la fin du Far West. En rentrant sur ce marché, les gros investisseurs vont lui donner des règles et de la valeur. Ils sont en train de siffler la fin de la récréation.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.