Obama parie sur les PME pour relancer l'emploi

« Même si ces chiffres recèlent les signes d'un début de reprise, ils nous rappellent aussi la distance qu'il nous reste à parcourir avant de revenir au plein-emploi. » En commentant les statistiques du chômage américain de janvier, Christina Romer, conseillère de Barack Obama sur les affaires économiques, a livré un double message : alors que la reprise s'est amorcée voilà six mois aux États-Unis, le pire est bel et bien passé pour le marché du travail, les destructions de postes ayant été limitées à 20.000 le mois dernier, tandis que le taux du chômage est descendu de 10 % à 9,7 %. Toutefois, en 2010, le gouvernement fédéral multipliera les initiatives pour stimuler les embauches, en dépit d'un déficit budgétaire attendu à 1.560 milliards de dollars pour l'exercice fiscal démarré au 1er octobre dernier.Les demandeurs d'emplois découragés« La tendance [du marché du travail] s'est bien améliorée, et nous sommes sur le seuil de créations nettes d'emplois », assure Nigel Gault, économiste auprès d'IHS Global Insight. Plusieurs éléments sont encourageants dans le rapport de janvier : le secteur des services a créé 40.000 postes, et celui de l'industrie, 11.000, ce qui marque son premier solde positif depuis janvier 2007. De plus, les 75.000 destructions de postes recensées dans le bâtiment sont, pour beaucoup, liées à des conditions climatiques très rigoureuses aux États-Unis. Enfin, les heures travaillées hebdomadaires et les emplois temporaires, considérés par Wall Street comme des indicateurs avancés pour le marché du travail, ont tous deux progressé. Mais la Maison-Blanche a bien conscience que le taux de chômage a surtout reculé car le nombre de « demandeurs d'emplois découragés », c'est-à-dire ayant renoncé à chercher un travail, est passé de 734.000 à 1,1 million en un an. De plus, au terme de révisions, les statistiques officielles révèlent que 8,4 millions d'Américains ont perdu leur emploi depuis le début de la récession en décembre 2007, soit un million de plus qu'indiqué précédemment. C'est dans ce contexte que, vendredi, Barack Obama a dévoilé de nouvelles mesures en faveur des PME qui profitent moins de la reprise que les grandes sociétés. Le président a notamment demandé au Congrès de relever le plafond des crédits fédéraux destinés aux PME de 350.000 à 1 million de dollars. Un effort qui complèterait 33 milliards de dollars de baisses d'impôts accordées aux PME par la Maison-Blanche et l'usage de 30 milliards tirés du plan de soutien à la finance (Tarp) afin d'aider les banques régionales à davantage prêter aux petites entreprises. De son côté, le Sénat espère adopter un projet de loi, la semaine prochaine, pour, là encore, aider au premier chef les PME, en leur accordant notamment de nouveaux crédits d'impôts, ainsi que le secteur du bâtiment, en développant des projets d'infrastructures. Le leader de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a expliqué que « 96 % des emplois créés au cours des dix dernières années l'ont été par des petites entreprises ». Les démocrates seront peut-être contraints de mettre un peu plus l'accent sur les baisses d'impôts par rapport aux investissements, car depuis l'arrivée, jeudi, du républicain Scott Brown à la Chambre haute, ils sont désormais privés de leur majorité qualifiée.
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