Vaches maigres au Saint-Siège

Du temple de la finance de Wall Street aux colonnades du Bernin de la place Saint-Pierre, la crise économique et boursière aura finalement fait trembler tous les palais, y compris pontificaux. Le souffle de la tempête est en effet arrivé jusque dans les couloirs du Vatican où les comptes sont de nouveau dans le rouge. Dans l'attente du bilan 2009, le Saint-Siège a ainsi bouclé l'exercice 2008 avec un déficit avoisinant le million d'euros (911.514 euros exactement). À dire vrai, les finances du pape avaient déjà commencé à afficher des pertes, encore plus lourdes, en 2007 avec un déficit approchant les 10 millions d'euros. Selon la presse italienne, les difficultés de Goldman Sachs auraient notamment profondément affecté les caisses du Vatican qui détenait des actions et des obligations de la banque. Au total, en deux ans, la valeur des titres du Saint-Siège aux États-Unis aurait perdu 40 %. Et cela, alors que dans le même temps les dépenses ont fortement augmenté. Le personnel du Vatican menacé de réductions d'effectifsLe budget du « Governatorato » (à savoir la cité du Vatican) qui est intégré dans celui du Saint-Siège a en effet enregistré en 2008 une perte de 15 millions d'euros en raison notamment des coûts de Radio Vatican, de la modernisation des structures de communication ou encore de plusieurs restaurations, comme la bibliothèque apostolique vaticane. Le ministre des Finances Velasio De Paolis a aussi souligné que « l'installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la salle des audiences générales Paul VI » avait également grevé le budget. Malgré la crise, le denier de Saint-Pierre, c'est-à-dire l'obole des fidèles, s'est relativement maintenu, avec plus de 75 millions de dollars mais n'a pas suffi à assurer l'équilibre. Les recettes provenant de l'important patrimoine immobilier pontifical (estimé à 424 millions d'euros alors que l'ensemble des biens du Saint-Siège s'éleverait à 1,4 milliard d'euros) non plus. Face à cette situation, les collaborateurs du pape vont sans doute devoir prendre des mesures drastiques. Certains vaticanistes estiment que le nombre d'employés du plus petit État du monde (44 hectares) pourrait être réduit et passer progressivement de 2.670 employés à moins de 1.900. En attendant, en septembre dernier, le président du IOR (la banque interne du Vatican qui gère 44.000 comptes et dispose de 5 milliards d'euros de capital) Angelo Caloia a été remercié après quinze ans à la présidence et remplacé par le très expérimenté Ettore Gotti Tedeschi, président entre autres du Banco Santander en Italie.
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