Les marchés sanctionnent la mainmise politique sur les tarifs d'EDF et de GDF Suez

En repli de 3,72 % et 1,93 %, EDF et GDF Suez ont signé mardi les deux plus fortes baisses du CAC 40 après la décision de Matignon de limiter l'impact de la hausse des prix de l'énergie sur le pouvoir d'achat. Les marchés marquent leur défiance face à une gestion très politique de l'évolution tarifaire des deux groupes français.Les conséquences pour GDF Suez dépendront de l'évolution effective du coût d'approvisionnement du groupe d'ici à la fin de l'année. Et du nouveau contrat de service public que le gouvernement a décidé mardi de mettre en chantier. GDF Suez se réfugiait jusqu'à présent derrière une disposition de ce contrat qui stipulait que le calcul de ses tarifs devait reposer sur les seuls contrats à long terme du gazier. Or, ces derniers ne sont indexés qu'à hauteur de 10 % sur les prix spots, modérés ces derniers temps - le reste, sur le baril de pétrole. D'où le décalage actuel entre des tarifs qui flambent et des prix de marché mondiaux très inférieurs. Globalement, GDF Suez se fournit à hauteur de 33 % sur les marchés.Manque à gagnerUn gel sur un an des prix est beaucoup plus pénalisant pour le groupe que la seule suspension de la hausse de juillet initialement prévue. Selon Oddo, le troisième trimestre ne représente que 10 % à 15 % de son activité en France, soit un manque à gagner de 30 à 45 millions d'euros tandis que le premier trimestre pèse 40 % de l'activité gazière de GDF Suez. Selon Cheuvreux, un gel d'un an pourrait coûter 400 millions d'euros au groupe. EDF est plus lourdement sanctionné, car cette intervention politique vient s'ajouter aux conséquences de l'accident nucléaire de Fukushima. Deutsche Bank estime que les nouvelles exigences de sûreté entraîneront une hausse de 20 % de ses investissements jusqu'en 2015, à 9 milliards d'euros. Elle anticipe, sur les cinq prochains exercices, une activité déficitaire en trésorerie dans l'Hexagone et un alourdissement de la dette. En revanche, la Bourse ne s'apitoie pas sur le sort de Total qui devrait être obligé de s'acquitter d'une taxe spéciale d'une centaine de millions d'euros. La major a engrangé 10,6 milliards d'euros de bénéfices nets en 2010. M.-C. L.
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