Projet socialiste pour 2012 : la politique du grand écart

Chacun des candidats déclarés ou non à la primaire socialiste devrait y retrouver ses petits. Le projet du PS pour 2012, décliné en 30 propositions pour « redresser » la France, est un travail de synthèse où tous les leaders du Parti pourront s'identifier à une mesure phare. Mieux encore, ce programme donne d'ores et déjà des gages aux alliés potentiels que sont les écologistes. Et même si, sans surprise à ce moment du calendrier électoral, Cécile Duflot, la secrétaire nationale d'EELV, juge « étonnantes » les positions du PS sur certains points, l'engagement de ce dernier sur la fin du tout-nucléaire n'a rien d'anecdotique.Le Parti socialiste, sans candidat pour l'instant, ratisse large. D'une part, il se veut strauss-kahno compatible. À l'exception peut-être de l'affirmation du retour à l'âge légal de la retraite à 60 ans qui pourrait heurter le patron du FMI. D'autre part, les socialistes revendiquent d'avoir rendu une copie sérieuse. L'investissement est privilégié (avec l'impôt sur les sociétés modulable et la création d'une banque publique d'investissement). Le recours à la dépense budgétaire est plus modeste qu'à l'accoutumée et la préoccupation du désendettement figure parmi les priorités. En tablant sur 150 milliards d'euros de recettes nouvelles en cinq ans (100 liés à la croissance spontanée des recettes et 50 à l'annulation des cadeaux fiscaux), le PS estime que, en 2017, le déficit public sera à 1,5 % du PIB. Le poids de la dette cessera d'augmenter dans la richesse nationale en 2014, calcule l'ancien ministre Michel Sapin.Le PS aurait donc atteint l'âge de raison. L'ultime preuve serait à chercher du côté du pouvoir d'achat. Toutes références à un coup de pouce au Smic comme avec Lionel Jospin en 1995, voire à une hausse à 1.500 euros du salaire minimum, objectif affiché de Ségolène Royal en 2007, ont été abandonnées.Pour autant, les symboles ont la vie dure et le Parti socialiste n'a pas tourné le dos à ce qui fait son ADN. C'est ainsi que l'on retrouve, accommodées au goût du jour, certaines recettes anciennes. Ainsi la création de 300.000 emplois d'avenir (coût entre 3 et 3,6 milliards d'euros) rappelle les emplois-jeunes. Les symboles ne sont pas oubliés non plus avec l'encadrement des loyers, le plafonnement des salaires des patrons d'entreprise où l'État a une participation, la tentative de dissuader les licenciements boursiers ou la fin annoncée du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Autant d'éléments qui amènent François Fillon à dénoncer un « programme d'anesthésie nationale » et un « condensé de démagogie sociale ».
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