Le projet de taxe mondiale sur les banques prend forme

Un accord du G20 sur une taxe sur les banques pourrait voir le jour avant la fin de l'année. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, l'a affirmé ce lundi, deux jours après avoir reçu la chancelière allemande Angela Merkel. « La Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne ont discuté de ce qu'ils peuvent faire ensemble, a-t-il déclaré au « Financial Times ». Nous sommes d'accord sur la nécessité d'une base commune ». Le même jour, l'Espagne s'est dite prête à adopter une taxe sur les banques si l'Union européenne parvenait à en imposer une. Angela Merkel espère de son côté qu'une position commune de l'Union européenne et des états-Unis peut être trouvée d'ici au G20 de Toronto en juin. Le Canada, pays d'accueil du prochain sommet, se montrant plutôt réticent à l'idée d'une telle taxe, il faudra sans doute patienter jusqu'à la réunion du G20 à Séoul en novembre pour une prise de décision, estime Gordon Brown. Le dirigeant britannique impose toutefois deux conditions. D'une part, la taxe, bien qu'imposée à des établissements internationaux, devra aller dans les coffres des gouvernements nationaux, et non pas passer sous le contrôle d'une institution internationale comme le FMI. D'autre part, il est opposé à la création d'un « fonds de secours » des banques, car une telle solution pousserait paradoxalement les établissements financiers à prendre des risques. moteur franco-allemandC'est pourtant l'option défendue par Berlin, qui a décidé la semaine dernière de faire voter une contribution bancaire par le Bundestag d'ici cet été. Cette taxe allemande viendra alimenter non pas le budget de l'Etat, mais un fonds destiné dans le futur à venir au secours des banques en difficulté. Le détail concernant le calcul et l'ampleur de cette contribution reste à déterminer : les médias évoquent un montant annuel de 1 à 1,2 milliard d'euros.En tout cas, c'est bien l'Allemagne qui a relancé le débat mondial sur cette contribution en s'associant à la France, pour développer un consensus européen afin de porter l'idée devant le G20. Logiquement, le sujet devrait figurer au menu de la réunion des ministres des finances des Vingt-sept prévue à Madrid à la mi-avril : c'est du moins le souhait exprimé lundi par la ministre espagnole de l'économie Elena Salado, qui présidera la réunion. Pour parvenir ensuite à un accord mondial en janvier, -le président américain Barack Obama avait annoncé son intention de taxer les banques ayant plus de 50 milliards de dollars d'actifs-, le FMI pourrait jouer les conciliateurs. L'institution remettra en avril aux pays du G20 ses recommandations sur la taxe bancaire.
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