Comptes publics  : la pression touche aussi l'Hexagone

Bruxelles a annoncé hier une légère révision à la hausse de sa prévision de croissance pour la France cette année, à 1,3 % contre 1,2 % en novembre dernier. Mais la Commission européenne maintient inchangé son pronostic pour 2011 à 1,5 %, quand Paris table sur + 2,5 % pour le PIB. Cet écart explique en partie la différence de prévision quant au niveau du déficit public l'an prochain, souligne- t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Bruxelles estime que le déficit s'élèverait à 7,4 % du PIB en 2011, quand Bercy parie sur un déficit ramené à 6 % en 2011, avec en ligne de mire l'engagement de revenir à 3 % en 2013. Or, avec la problématique de la contagion à d'autres Etats de la crise grecque, la capacité du gouvernement à tenir sa parole prend une nouvelle importance. Ainsi, pour Philippe Marini, la France prend un « risque majeur, systémique » si elle continue de ne pas respecter les engagements du programme de stabilité en matière de déficits. Pour le rapporteur général UMP de la commission des Finances du Sénat, qui a adopté à l'unanimité le volet français du plan de soutien à Athènes, « la crise grecque contribue à une prise de conscience, on n'a plus le droit au double langage ». « Devoir d'exemplarit頻Dans ce contexte, la deuxième conférence sur les déficits publics ? qui aura lieu « très probablement le 20 mai », selon François Baroin ? sera un rendez-vous important. Le ministre du Budget a d'ailleurs estimé mercredi que « la France a un devoir d'exemplarit頻 en matière de finances publiques. « Nous avons dans les trois ou quatre années qui viennent un devoir de maîtrise, d'inflexion », soulignant que le gouvernement va réfléchir à une « matrice qui réduise de près de deux points le niveau du déficit par rapport à notre richesse nationale pour cette année » (soit une baisse jamais atteinte, même avec des hausses d'impôts importantes, décidées en 1995-1996 par Alain Juppé). Ce redressement ne devra pas « étouffer la reprise », insistent les experts. L'ampleur de la réforme des retraites ou les résultats des travaux des différents groupes de travail mis en place à la suite de la première réunion sur les déficits publics seront des marqueurs de la volonté politique de réduire les déficits. A cet égard, la commission des Finances du Sénat est réticente à retenir l'inscription dans la Constitution d'une règle sur le solde public. Elle souhaite réserver aux projets de Budget de l'Etat et de la Sécurité sociale toutes les mesures affectant le solde des comptes publics, explique son président, Jean Arthuis. Anne Eveno

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