Jeunesse et politique : je t'aime moi non plus !

L'idée d'un outil majeur qui mobiliserait les jeunes autour de la cohésion sociale et de la mixité a commencé à germer, en 2009, dans les propositions faites par la mission commune d'information sur la politique en faveur des jeunes dont j'étais le rapporteur. L'idée a mûri dans les hautes sphères du gouvernement et une proposition de loi sénatoriale relative au service civique est née. Nommé rapporteur, j'ai souhaité que ce texte envoie un message aux jeunes : si vous voulez aider la Nation, c'est à travers un engagement civil et citoyen que vous pouvez le faire, et l'État vous soutiendra dans votre démarche. De fait, le dispositif offre de vrais avantages pour les 16-25 ans: une indemnité mensuelle, la validation des acquis de l'expérience dans le livret de compétences et le tutorat par la structure associative de l'accueil à l'orientation professionnelle du jeune volontaire. Souhaitant valoriser cette initiative ambitieuse et en faire une étape naturelle dans la vie des jeunes, j'ai entamé un tour de France promotionnel sur le service civique à l'occasion duquel je les ai rencontrés ainsi que les élus et les responsables associatifs pour leur présenter le dispositif. Le service civique plaît  Pour preuve, ce sont quelques 400 personnes qui sont venues à l'Apéro Facebook , que j'ai organisé au Sénat le 1er juin dernier, pour me rencontrer, s'informer et débattre sur le sujet. Et c'est grâce à la volonté du président Gérard Larcher, qui souhaite réconcilier les jeunes avec la politique, que de telles manifestations sont possibles au sein de notre institution. Mais aujourd'hui, le dispositif doit prendre son envol. Depuis son lancement officiel, en mai, il est regrettable de constater que l'actuel ministre de la Jeunesse freine des deux pieds pour financer une campagne de communication de grande ampleur au niveau national. Pourtant, lors des débats parlementaires, nous avons rappelé la nécessité de communiquer sur le dispositif afin de sensibiliser tous les jeunes citoyens désireux de s'engager et le gouvernement.Lors de l'examen du budget 2010, nous avons voté 40 millions d'euros pour financer les 10.000 jeunes volontaires attendus sur l'année, dans une conjoncture économique déjà difficile mais témoignant de la volonté du président de la République de développer cette initiative. Aujourd'hui, Monsieur Daubresse justifie ce recul par une gestion rigoureuse des finances publiques. L'intérêt politique avant l'intérêt général et les problèmes d'ego d'un ministre effacé par la médiatisation de son prédécesseur ne seraient-ils pas à l'origine de ce manque de cohérence ? Je tiens juste à lui rappeler la promesse faite par le président de la République à Martin Hirsch que les engagements financiers seront tenus. Alors qu'attendez-vous Monsieur le ministre pour prouver aux jeunes que ce ne sont pas que des paroles ? Le dispositif a recueilli une très large adhésion. Avant même que l'Agence du service civique n'ouvre officiellement ses portes, 5.300 jeunes étaient déjà inscrits sur le site Internet et plus de 5.000 missions étaient proposées. À l'heure où le chômage des jeunes ne cesse d'augmenter et que ceux en difficulté peinent à trouver leur voie, le service civique est une expérience unique qui permet au jeune volontaire de mûrir, d'enrichir sa personnalité et de compléter ses compétences avant de débuter sa vie active.Ce projet citoyen a besoin d'une communication forte dans les plus brefs délais ! J'en appelle au gouvernement de tenir ses promesses faites à la jeunesse. Nous avons passé avec elle un contrat moral que nous devons respecter si nous ne voulons pas d'une relation « Je t'aime moi non plus ». Je conclurai avec cette déclaration du président de la République, faite le 26 août dernier à l'occasion de la suppression du non-cumul des APL et de la demi-part fiscale : « Les dépenses destinées à la formation des jeunes doivent être considérées comme un investissement d'avenir, prioritaire pour le pays. » À bon entendeur...
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