Nicolas Sarkozy droit dans ses bottes... pour l'instant

« Il n'y a rien de changé. Le président ne lâchera ni Woerth, ni la réforme. » Ce proche de Nicolas Sarkozy réaffirme la doctrine élyséenne à la veille d'une journée test pour le pouvoir. Vendredi, le chef de l'État a d'ailleurs renouvelé son soutien au ministre du Travail, englué dans le feuilleton de l'affaire Bettencourt. Par un simple « oui » en réponse à la question d'un journaliste lors d'un déplacement en Côte-d'Or. Le lâchage d'Éric Woerth par ses interlocuteurs syndicaux et les appels à la démission lancés par l'opposition de gauche n'ont pas modifié la stratégie du président, même si, à l'UMP, certains s'inquiètent de l'isolement croissant du défenseur de la réforme la plus emblématique du quinquennat. Plusieurs membres du gouvernement ont cru déceler l'amorce d'une prise de distance dans le fait que Nicolas Sarkozy n'ait pas eu un mot pour Éric Woerth lors du dernier Conseil des ministres. « Pas du tout », affirme-t-on à l'Élysée, où l'on explique que le scénario défini avant l'été ? mise en oeuvre de la réforme des retraites, puis remaniement de l'équipe Fillon ? reste le seul en vigueur. Le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, a précisé dimanche sur Europe 1 que le remaniement interviendrait « plus sûrement en novembre » qu'en octobre. Changer de Premier ministre « n'est pas décid頻, a-t-il ajouté. « Je suis incapable de vous répondre et je pense que le président de la République serait aujourd'hui incapable de vous répondre. »Cette double mise au point vise aussi ceux qui, dans la majorité, agitent le spectre d'une refonte anticipée du gouvernement et d'une réorganisation parallèle de l'UMP, au profit de François Fillon, s'il quittait Matignon, ou de Jean-François Copé. copé à la manoeuvreLe président du groupe UMP de l'Assemblée s'est rapproché de Nicolas Sarkozy depuis la défaite des régionales, mais il a aussi cosigné dans « Le Figaro » de samedi (avec trois autres « chiraquiens », François Baroin, Bruno Le Maire et Christian Jacob), une tribune sur « les conditions de la victoire en 2012 », plutôt critique à l'encontre du fonctionnement du triptyque Élysée-Matignon-UMP. Nicolas Sarkozy aura l'occasion de répondre au malaise de sa majorité dès mercredi, en recevant les députés UMP à l'Élysée.« Chacun se pousse du col, c'est normal », philosophe-t-on dans l'entourage du chef de l'État. Mais dans une séquence politique où chaque signe compte, tout le monde a noté qu'Éric Woerth sera mardi soir l'invité du journal de TF1, pour tirer un premier bilan de la mobilisation contre la réforme. Il sera ensuite jeudi soir aux côtés de François Fillon sur le plateau d'« À vous de juger », sur France 2. Éric Woerth s'est d'ailleurs dit « mobilisé à 120 % » sur les retraites, en réponse à ceux qui, comme le socialiste François Hollande, jugent sa position « intenable, politiquement et humainement ». « Heureusement » que le ministre du Travail « est fort », a lancé Claude Guéant dimanche. H. F.
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