Le dollar refuse de se laisser entraîner dans une spirale baissière

Le dollar s'est certes un peu affaibli au cours de la semaine écoulée, permettant à l'euro de refranchir le seuil de 1,28 et de s'approcher de 1,29 à la veille du week-end. Mais son évolution a été beaucoup plus erratique face au yen et à des monnaies de moindre envergure en matière de volume de transactions. La monnaie japonaise s'est ainsi hissée à quelques fractions de son point haut de quinze ans, atteint le 24 août à 83,60. Le franc suisse, qui volait de record en record face à l'euro, est venu tutoyer la parité avec le dollar, tandis que le dollar de Singapour explosait tous ses records par rapport à son homonyme vert. Jusqu'à la publication vendredi du rapport sur l'emploi aux États-Unis en août, bien moins détestable qu'anticipé puisque, malgré une légère montée du taux de chômage de 9,5 % à 9,6 % de la population active, l'économie n'a détruit que 54.000 postes de travail, deux fois moins que redouté par le consensus. Du coup, le dollar a vigoureusement rebondi face aux trois monnaies précitées, mais il est resté étale vis-à-vis de l'euro.La question qui se pose est de savoir comment et pourquoi le dollar oppose une résistance aussi coriace à l'euro. D'autant qu'au message relativement pessimiste sur l'économie américaine, « dont la convalescence est loin d'être achevée », lancé par Ben Bernanke fin août a correspondu jeudi dernier une prise de position résolument optimiste de Jean-Claude Trichet. Même s'il admet que des incertitudes demeurent, le président de la BCE écarte d'un revers de manche le risque de récession en double creux. La première explication de cette résistance tient à l'étroite corrélation entre le goût du risque et l'évolution du dollar. Depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, le rôle de valeur refuge du billet augmente au rythme de la montée de l'aversion au risque, qui n'a jamais réellement quitté les investisseurs, sauf durant de brèves périodes. Quels que soient les doutes sur la solidité de la situation économique des États-Unis, ce phénomène est lié à la liquidité du marché des bons du Trésor américain, explique Patrick Artus, le directeur de la recherche économique de Natixis. Une autre hypothèse permet d'expliquer la « résilience » du dollar : malgré les bonnes performances récentes en matière de croissance de l'économie de la zone euro, dont la hausse du PIB a été confirmée à + 1 % au deuxième trimestre, les perspectives sont pour le moins mitigées. Les effets des plans de rigueur qui se sont multipliés ne sont pas encore pris en compte par les statistiques et risquent d'amputer sévèrement le rythme d'activité au cours des trimestres à venir. Enfin, l'économiste de Natixis avance une dernière explication : le retour des investisseurs non résidents vers le marché actions aux États-Unis avec la forte remontée des résultats des sociétés.Malgré la hausse du PIB dans la zone euro, confirmée à + 1 % au deuxième trimestre, les perspectives restent mitigées.
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