France Télécom fait partir son n° 2 pour apaiser les salariés

Didier Lombard a fini par lâcher son fidèle second. Sous la pression politique, Louis-Pierre Wenes, le directeur général adjoint chargé de la France, a « demand頻 au PDG de France Télécome;lécom de le « décharger de ses responsabilités ». Une démission acceptée par son patron, et destinée à apaiser les tensions au sein d'un groupe meurtri par 24 suicides en dix-huit mois. Dans une lettre interne, Louis-Pierre Wenes indique qu'il compte faire valoir « prochainement » ses droits à la retraite.Stéphane Richard, successeur désigné à la tête de l'opérateur, l'a remplacé dès hier. « C'est un choix évident. Il fallait que ce Stéphane Richard s'implique car il ne voulait pas rester à l'écart de décisions qu'il aurait dû mettre en ?uvre plus tard », indique-t-on chez France Télécome;lécom. Ce dernier, censé prendre la tête du géant des télécoms en 2011, se voit ainsi propulsé à la place de numéro deux de France Télécome;lécom, avec une sérieuse avance sur le calendrier initialement prévu. Une sorte de marchepied : beaucoup le voient en effet prendre la place de Didier Lombard plus rapidement que prévu, dès le début de l'année prochaine, une fois la situation apaisée.mobilistation maintenueIl hérite d'un personnel aux abois, choqués par la succession de drames et par la gestion de crise de la direction. « Les salariés sont soulagés par le départ de monsieur Wenes, mais ils sont toujours dans l'émotion et surtout exaspérés car certains managers continuent comme avant », souligne Patrice Diochet, délégué CFTC. Les syndicats ont décidé de maintenir la mobilisation du personnel : des préavis de grève nationale ont été déposés pour aujourd'hui par l'intersyndicale.Le sort de Louis-Pierre Wenes s'est scellé la semaine dernière. Jeudi, Didier Lombard rencontre Christine Lagarde, la ministre de l'Économie. Officiellement pour la tenir informée des propositions de sortie de crise faites aux syndicats. Mais selon une source proche du dossier, le PDG savait qu'il allait devoir sacrifier une tête pour apaiser la pression de l'État, premier actionnaire de l'opérateur. Olivier Barberot, le DRH France, peu soutenu par les cabinets Darcos et Lagarde, était alors tout désigné. Selon une source ministérielle, Didier Lombard serait intervenu pour protéger son DRH, estimant que son départ poserait plus de problèmes qu'il n'en réglerait. D'autant que pour les syndicats, ce sont les méthodes radicales de Louis-Pierre Wenes qui sont à l'origine du malaise social secouant l'entreprise. Ce dernier n'avait plus beaucoup d'appuis, ni au ministère du Travail, ni à Bercy.Peu de voix se sont élevées hier pour commenter son départ. Si ce n'est celles de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a salué « une initiative heureuse ». Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, relève pour sa part « quelque chose de très important ». Unanimes pour saluer ce départ, les syndicats considèrent désormais que toutes les conditions sont réunies pour négocier les contours du nouveau visage de France Télécome;lécom. Et espèrent tous qu'un nouveau drame ne viennent pas brouiller la donne à nouveau. nLire également éditorial page 12
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