La Bundesbank accepte de devenir le seul superviseur bancaire allemand

égulationLes banques allemandes pourraient bientôt n'avoir en face d'elle qu'un seul superviseur : la Bundesbank. On a en effet appris ce week-end que le directoire de la banque centrale s'était dit, la semaine dernière, prêt à assumer l'intégralité de la responsabilité de supervision du système bancaire qui est aujourd'hui divisée entre la Bundesbank et la BaFin, le gendarme des marchés financiers. Schématiquement, la Bundesbank inspecte et la BaFin agit. Un tel partage des tâches, unique dans la zone euro, a été souvent critiqué par les politiques et la presse. Et les deux partenaires de la future coalition gouvernementale, conservateurs et libéraux, avaient, dans leurs programmes, proposé une unification de la surveillance. Avec la décision unanime du directoire de la Buba, que d'aucuns pourtant croyaient divisé sur le sujet, la route d'une telle réforme semble tracée.La banque centrale allemande n'entend cependant pas céder un pouce de terrain sur la question de son indépendance ? qui est sacrée outre-Rhin. Dès hier, dans un entretien au « Frankfurter Allgemeine Zeitung », son président Axel Weber a jugé qu'il est « important que les décisions de politique monétaire soient séparées des autres ». non à une fusion totaleMais dans ses nouvelles compétences aussi, la Buba ne veut pas agir sous la pression politique. Ainsi, en cas de besoin d'intervention massive de l'État dans le système bancaire, Axel Weber propose que la banque centrale « fasse des propositions en tant qu'autorité de surveillance indépendante et les soumette au gouvernement ». Ce dernier aura ensuite le dernier mot quant aux actions à prendre. Ce que la Bundesbank refuse, c'est une fusion complète avec la BaFin, qui, à son sens, mettrait trop en danger sa crédibilité internationale.Du côté des banques allemandes, l'accueil est prudent. Si le président des caisses d'épargne, Heinrich Haasis, estime qu'une telle union des responsabilités serait un avantage, les banques privées rappellent que le système actuel a bien fonctionné. Axel Weber, lui, a voulu dès ce week-end, lors du congrès du FMI et de la Banque mondiale à Istanbul, montrer qu'il sera ferme. Il a ainsi invité les établissements bancaires à utiliser leurs futurs bénéfices pour renforcer leurs fonds propres, prévenant qu'il était prêt, si elles n'obtempéraient pas, à avoir recours à la « contrainte ». Et d'ajouter : « Le superviseur peut demander à ce que l'on suspende le paiement des dividendes si l'on juge que la base capitalistique de l'institut n'est pas bonne. » Une décision qui revient aujourd'hui à la BaFin, mais qu'Axel Weber a, apparemment, déjà ajoutée à ses capacités.Romaric Godin à Francfort
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