La faiblesse de la devise américaine profite aux métaux précieux

matières premièresOr, argent, platine? Les métaux précieux ne font pas seulement rêver les femmes, mais aussi les investisseurs. Leurs prix pourraient atteindre de nouveaux records l'an prochain, selon une étude de Deutsche Bank. Le courtier a rehaussé de 32 % sa prévision pour le cours de l'or en 2010, à 1.150 dollars l'once, contre 1.004,65 dollars aujourd'hui et 1.024 dollars mi-septembre, date à laquelle le métal jaune avait établi un record quasi historique. L'établissement financier a relevé dans la même proportion (33 %) son estimation du prix de l'argent, qui devrait flirter avec les 20,03 dollars l'once, l'an prochain.placement alternatifÀ l'origine de l'optimisme de la banque : l'affaiblissement du dollar, couplé à une possible résurgence de l'inflation. Ses analystes en sont convaincus, l'euro pourrait valoir jusqu'à 1,60 dollar en 2010, contre 1,46 dollar actuellement. De fait, le leitmotiv des grands argentiers du G7 en faveur de taux de change stables, sans précision sur les moyens pour y parvenir, laisse augurer d'un billet vert durablement faible. Une aubaine pour l'or, qui jouerait, comme toujours en cas de baisse du dollar, son rôle de placement alternatif. Le repli de la devise américaine est doublement profitable au métal jaune, dans la mesure où le prix de ce dernier, libellé en dollar, devient plus abordable pour les investisseurs. Résultat, le cours de l'or grimpe de 14 % depuis le début de l'année, quand le billet vert perd 5,4 %.Un éventuel retour de l'inflation, contre laquelle l'or tient le rôle de valeur refuge, fait davantage débat au sein de la communauté financière. Mais pas pour Deutsche Bank, ni pour Bank of America-Merrill Lynch qui, en se basant sur un baril de pétrole supérieur à 100 dollars en 2011 (lire encadré), table sur une once d'or à 1.500 dollars au même horizon. Depuis quelques jours, un élément supplémentaire joue en faveur de l'or : la consolidation des marchés d'actions inquiète certains investisseurs, à nouveau en quête de placements sûrs. Reste que, pour Suki Cooper, analyste chez Barclays Capital, il faudrait que « la demande des investisseurs, qui continue de compenser la faible consommation des bijoutiers, augmente encore pour que la hausse du prix de l'or se maintienne ».le palladium à la peineDeutsche Bank ne loge pas tous les métaux précieux à la même enseigne. L'intermédiaire a rehaussé de 21 % « seulement » sa prévision pour le prix du platine en 2010, à 1.394 dollars l'once, et de 4,5 % celle du palladium, à 321 dollars l'once. Il faut dire que l'industrie automobile, mal en point, ne représente pas moins de 60 % des débouchés pour ces deux métaux. Christine Lejoux
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