comptes sociauxLe retour à la croissance, sur lequel table le gouvernement à compter de 2011 ? 2,5 % de hausse du PIB chaque année ?, n'y fera rien. D'ici à 2013, le déficit de la Sécurité sociale restera à des niveaux anormalement élévés ? si tant est qu'un déficit des régimes sociaux, même faible, soit défendable ?, prévoit le gouvernement. Selon les annexes au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010, le déficit du régime général, qui atteindrait 30,6 milliards d'euros en 2010, serait encore de 29,2 milliards en 2013. Et ce malgré l'hypothèse d'une hausse importante des recettes (+ 14 % sur la période), grâce à une progression de la masse salariale ? sur laquelle sont assises 70 % des rentrées de la sécu ? atteignant 5 % l'an.En outre, le gouvernement table sur des économies non négligeables dans le domaine de l'assurance-maladie. 2,3 milliards d'euros d'économies seraient réalisées chaque année, afin de ramener de 4 % à 3 % le rythme de croissance des dépenses maladie. De fait, le déficit de l'assurance-maladie serait réduit de quelque 3 milliards, entre 2010 et 2013. Mais rien n'y fait : en contrepartie, le déficit de la branche vieillesse grimperait de quelque 4 milliards sur la même période. À compter de 2012, cette branche de la Sécu afficherait le déficit le plus élevé, atteignant 14,5 milliards en 2013 (contre 11,6 milliards pour la maladie).« réallocation »« En matière d'assurance vieillesse, la réflexion sur la réallocation de certaines dépenses et recettes au sein du système de protection sociale doit se poursuivre », note sobrement le gouvernement. François Fillon Premier ministre achève de remettre en cause la réforme des retraites de François Fillon ministre des Affaires sociales de 2004, en excluant toute hausse des cotisations vieillesse en contrepartie d'une baisse des cotisations d'assurance chômage, ce qui était prévu voilà cinq ans. « La possibilité de diminuer les cotisations d'assurance chômage et d'augmenter à due concurrence les cotisations vieillesse voit son horizon repoussé compte tenu de la dégradation de la situation financière du régime d'assurance chômage », peut-on lire dans le document gouvernemental.Nicolas Sarkozy a certes confirmé hier la perspective d'une réforme des retraites. Mais elle n'aura sans doute un impact positif sur les comptes qu'à moyen-long terme. Ivan Best

latribune.fr

06 Oct 2009, 1:43

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