Varsovie met en avant l'« exception polonaise »

ologne Nous avons une fenêtre d'opportunité sans pareille : pendant quelques mois, nous pouvons nous distinguer. » Slawomir Majman, président de l'Agence polonaise pour les investissements, avait du mal à retenir son enthousiasme, au forum économique qui s'est tenu courant septembre, à Krynica, en Pologne. De fait, contrairement aux autres pays d'Europe, la Pologne a bien supporté la crise. Certes, le chômage est en hausse ? il est passé de 6,7 % à la fin 2008 à 10,8 % en août dernier ?, mais le PIB devrait être en croissance de 1,1 % sur 2009. La Pologne se distingue donc, notamment face aux pays Baltes ? où l'activité économique connaît un recul allant jusqu'à 20 %, et même vis-à-vis de la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, qui enregistrent elles aussi une contre-performance économique. La Pologne tient enfin largement la comparaison avec le voisin ukrainien, qui devrait voir son PIB se contracter de 13 % cette année.pays enthousiasmantPourtant, Slawomir Majman est frustré. Malgré ses bonnes performances, le pays n'a pas été récompensé, notamment par les investisseurs étrangers. « La notion d'Europe centrale et orientale n'est qu'un concept historique. Il est en effet difficile de comparer économiquement les pays de la région. Pourtant, malgré ce manque d'homogénéité, les investisseurs ont une perception commune. » De fait, quand les monnaies lettonne ou hongroise se sont mises à déraper à la suite des difficultés des économies nationales, le zloty polonais a lui aussi été attaqué. De même, après un flux d'investissements directs étrangers de plus de 10 milliards d'euros en 2008 (déjà en baisse de 33 % sur 2007), les estimations pour 2009 sont de l'ordre de 7 milliards d'euros seulement pour la Pologne. « Les entreprises étrangères ont moins d'argent à investir et préfèrent, pour des questions de trésorerie, garder leurs fonds chez elles », explique Pascal Bonne, patron de Dalkia (la branche énergie de Veolia Environnement) à Varsovie. Cet expatrié reste toutefois confiant. « La Pologne est un pays enthousiasmant pour le développement des affaires », dit-il. D'autres entreprises françaises partagent son optimisme. Ainsi, François Colombié, président du directoire d'Auchan Polska et responsable de la Chambre de commerce franco-polonaise, souligne que le gouvernement vient, pour la première fois, de publier un document sur la stratégie du pays à horizon 2030. « Certes, cela rappelle les fameux plans, mais ce document montre que les Polonais ont une vision à long terme pour leur pays », dit-il. Le potentiel est au rendez-vous. Des autoroutes aux lignes ferroviaires, de l'incinération des ordures à la construction d'habitations, sans oublier d'éventuelles centrales nucléaires, beaucoup reste à faire, et les entreprises tricolores pourraient tirer parti de cette nouvelle dynamique. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.