Papandréou confronté au fardeau de la dette

GrèceNulle inquiétude apparente parmi les milieux financiers hier à l'issue de la victoire électorale du Parti socialiste (Pasok) par 43,9 % des suffrages contre 33,5 % pour les conservateurs (Parti de la nouvelle démocratie). La Bourse d'Athènes a salué cette alternance politique en s'adjugeant 1,82 % à l'ouverture, les sociétés en partie publiques marquant toutefois le pas par crainte d'un plus grand interventionnisme d'État et d'un boulevement de leur management. Mais cette confiance pourrait être éphémère. Elle est le fruit du « vote clair » qui s'est exprimé, a estimé Patrick Lemmens, gestionnaire d'actifs chez Robeco à Rotterdam, pour qui le nouveau gouvernement disposera d'un mandat fort pour mener à bien ses promesses. Mais ces promesses (hausse des salaires, des retraites, plan de relance de 3 milliards d'euros, gel des tarifs publics en 2010?) suscitent beaucoup d'interrogations compte tenu de l'alourdissement de la dette publique, près de 100 % du PIB attendu d'ici à fin 2009.Nouveau Premier ministre, Georges Papandréou s'est voulu rassurant : les premières mesures seront destinées à « la lutte contre la crise et [au] rétablissement de la confiance du citoyen dans l'État ». Il prévoit un plan « immédiat de cent jours » et cinq projets de loi pour « tonifier l'économie », développer les investissements publics et sortir le pays de la récession (? 1,5 % prévu en 2009 selon BNP Paribas après 2,9 % en 2008) où l'a plongé la chute du tourisme et des transports maritimes.le fléau de L'évasion fiscale« Le problème est que la marge de man?uvre du futur gouvernement est quasi nulle », estime Philippe Sabuco, économiste à BNP Paribas, qui pointe du doigt le niveau élevé des taux d'intérêt que doit payer l'État grec à ses créanciers. Non seulement la Grèce est l'un des membres de la zone euro parmi les plus endettés mais « cette dette est assez ancienne et fait douter de sa capacité à améliorer rapidement la situation », dit-il. L'évasion fiscale est un fléau dans une économie dont environ un quart est informel. L'administration devra fournir de sérieux efforts pour améliorer la collecte fiscale et revoir ses méthodes dans un pays où la corruption a beaucoup joué dans le résultat des élections. Le gouvernement va également devoir éliminer les exonérations d'impôt sur le revenu, estime l'économiste. Il échappera difficilement à l'élargissement de l'assiette fiscale déjà engagée par ses prédécesseurs. Laurent Chemineau
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