L'Irlande et le Portugal à nouveau sous pression dans des marchés calmes

Les obligations d'Etat irlandaises et portugaises se sont distinguées ce mardi en enregistrant une nouvelle séance de correction dans des marchés obligataires relativement calmes. Intervenu à la suite de la mise sous revue par Moody's de la note « Aa2 » de l'Irlande, le mouvement s'est amplifié dans le sillage du rebond des Bourses occidentales. Evoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations d'Etat à 10 ans irlandaises augmentait ainsi de 10 points de base en fin d'après-midi, à 6,38%. Egalement dans le viseur des marchés en raison de son déficit excessif et des incertitudes sur l'adoption de sa loi de finances 2011, les titres à 10 ans portugais voyaient leur taux grimper de 13 points de base, à 6,21 %. Le taux à 10 ans allemand restait de son côté stable à 2,26 %, tout comme les taux espagnol et grec, à respectivement 4,05 % et 10 %.S'ils ont délaissé leurs craintes printanières d'une contagion de la crise grecque et d'un éclatement de la zone euro, les investisseurs restent particulièrement soucieux concernant Lisbonne et Dublin. Fin septembre, les taux à 10 ans des deux pays s'étaient tendus au point d'atteindre des plus hauts datant de 1997. « Incertitude »Dans le cas irlandais, Moody's souligne que la révision de la note du pays, déjà dégradée d'un cran en juillet, a notamment été motivée par « l'incertitude accrue concernant la capacité de l'Irlande à préserver la solidité financière du gouvernement après les mesures de recapitalisation bancaire additionnelles annoncées le 30 septembre ».Le ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, a notamment annoncé ce jeudi que le coût de sauvetage total des banques pourrait atteindre 50 milliards d'euros, soit environ un tiers du PIB du pays. Le déficit budgétaire devrait atteindre 32% du PIB cette année, après avoir déjà représenté 14,3% du PIB en 2009, alors même que l'économie irlandaise est en grande difficulté.Malgré ces difficultés, l'Irlande continue d'émettre sur les marchés financiers, à l'image des levées de dette à 4 et 8 ans réalisées le 21 septembre dernier. L'Etat irlandais peut en effet se targuer d'une gestion historiquement vertueuse de sa dette, passée entre 1990 et 2007 de 95% à 25% du PIB. Hors plan de sauvetage bancaire, les chiffres du ministère des Finances publiés ce lundi font d'ailleurs apparaître une baisse du déficit sur 2010 à 13,4 milliards d'euros, contre 20,2 milliards sur la même période de 2009. Julien Beauvieux
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