AB s'intéresse aux chaînes cinéma d'Orange

Un invité surprise s'est incrusté à la table des négociations sur l'avenir des chaînes cinéma d'Orange : Claude Berda. Le propriétaire du groupe AB a exprimé un intérêt pour ces chaînes auprès de l'opérateur téléphonique. Il a largement les moyens de se les offrir, ayant reçu 192 millions d'euros lors de la vente à TF1 de ses chaînes TMC et NT1. Il serait surtout intéressé par le catalogue de droits constitué par Orange, qui comprend des films Warner et des séries de plusieurs chaînes américaines : HBO (« True Blood »), Fox (« Glee »), Starz (« Spartacus »)... Interrogés, ni Orange ni AB n'ont souhaité répondre.Négociations prolongéesFrance Télécom n'aurait pas accordé beaucoup d'attention à cette nouvelle expression d'intérêt. En effet, son directeur général, Stéphane Richard, mise avant tout sur un accord avec Canal Plus, et préfère ne discuter qu'avec la chaîne cryptée. Une lettre d'intention aurait déjà été signée en août entre les deux groupes. Une période de négociations exclusives s'est ensuite ouverte : elle s'achevait en septembre, mais l'échéance n'a pas été tenue, et les négociations exclusives ont donc été prolongées jusqu'à mi-octobre. Filiale communeLes points encore en débat seraient l'avenir des 60 salariés et les droits que conserverait Orange. Un accord se dessine apparemment sur les autres volets. Les deux groupes projettent de créer une filiale commune détenue à parts égales, mais qui serait gérée par la chaîne cryptée. La chaîne Orange CineMax devrait fusionner avec TPS Star, mais garder la marque Orange, et être proposée à tous les fournisseurs d'accès Internet. En revanche, les quatre autres chaînes d'Orange, qui proposent aujourd'hui des oeuvres récentes, devraient être recentrées sur les films de catalogue.Enfin, Canal Plus comme Orange assurent bien vouloir soumettre l'opération au feu vert des gendarmes de la concurrence. Tous deux indiquent que, juridiquement, cette opération devrait constituer la création d'une « entreprise commune » entre les deux groupes, et donc être soumise au feu vert de la direction de la concurrence de la Commission Européenne. Celle-ci a la possibilité de renvoyer - ou pas - le dossier à l'Autorité de la Concurrence française. « En pratique, Bruxelles renvoie ce type de dossiers vers les gendarmes locaux quand elle les juge suffisamment sérieux et indépendants, ce qui semble être le cas de l'autorité française », explique un expert. En effet, depuis la création l'an dernier de l'Autorité de la concurrence, celle-ci a demandé à Bruxelles - et obtenu - le renvoi de 4 dossiers d'acquisitions. Dans cette éventualité, les dirigeants d'Orange et Canal Plus sont d'ores et déjà venus présenter cet été l'opération à l'autorité française.Jamal He
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