? et promet une véritable austérité

L'objectif est ultra-ambitieux. En annonçant qu'il présenterait début 2010, au Parlement, une stratégie permettant de réduire à moins de 3 % le déficit public en proportion du PIB en 2014, avant de parvenir à l'équilibre en 2016, François Fillon a pris des engagements très osés. Cela se fera « au prix d'ajustements très importants », souligne le Premier ministre. Pour Mathilde Lemoine, chez HSBC France, « c'est la première annonce de politique de sortie de crise digne de ce nom ». Selon l'économiste, le gouvernement doit absolument adresser un signal fort aux Français, inquiets quant à la façon dont l'État compte rembourser ses dettes. S'il n'avait pas annoncé la couleur, le risque était grand de voir les ménages augmenter leur épargne, et donc réduire leur consommation, face à la montée des incertitudes.Pour atteindre ces objectifs, le Premier ministre annonce poursuivre la maîtrise des dépenses de l'État et la réduction des emplois publics. Il compte aussi sur les économies dégagées par la réforme des retraites. Il faudra accélérer sensiblement l'effort. « L'objectif est ambitieux », estime un expert gouvernemental. « C'est jouable si la croissance atteint 2,5 % par an et si on baisse la dépense publique de 1 % l'an. » Du jamais-vu : celle-ci a progressé, sur les dernières années, de plus de 2 % en volume par an?Un effort considérable« Abaisser de 8,5 % de déficit à moins de 3 % entre en 2010 et 2014 nécessite une politique d'austérité incroyablement forte, une baisse de 5,5 points de PIB de déficit représentant 110 milliards d'euros », explique Mathieu Plane à l'OFCE. « Pour dégager cette somme, il faudrait que la croissance atteigne 5 % pendant quatre ans. Si celle-ci ne devait s'élever qu'à ?seulement? 2,5 %, elle ne pourrait permettre à l'État d'engranger 20 milliards d'euros. Il resterait alors 90 milliards d'euros à trouver », ajoute l'économiste. Comment y parvenir ? Les pays comme la Suède ou le Canada y sont parvenus en faisant de la consolidation budgétaire, c'est-à-dire en cédant des pans entiers de l'État. En augmentant la pression fiscale ? Pour l'instant, l'Élysée s'y est toujours opposé. Fabien Piliu
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