Le groupe d'électronique ambitionne de s'offrir Nexter

Après des années d'hésitations et de débats stratégiques en interne sur Nexter, Thales a enfin pris une décision. L'électronicien envisage aujourd'hui de prendre dans un premier temps une participation minoritaire (autour de 25 %) dans le groupe public d'armement terrestre et, à moyen terme, d'y devenir majoritaire une fois la loi de privatisation ad hoc votée, selon nos informations.Cette orientation prise par l'actuelle direction et, surtout, par son PDG Luc Vigneron, favorable à une prise de contrôle de Nexter, a été présentée lors d'un comité stratégique jeudi et vendredi derniers. Le PDG devra toutefois convaincre le conseil d'administration du groupe, qui se tient mardi. En revanche, Luc Vigneron, qui fut patron de Nexter, n'est pas convaincu par une montée dans le capital de DCNS (« La Tribune » du 2 décembre). C'est la raison pour laquelle il va demander à l'État une extension de trois ans de l'option (call) qui, s'il l'exerce, permet à Thales de passer de 25 % à 35 % dans le capital du groupe naval. Une façon d'enterrer le dossier.Certes Nexter est en forme, le groupe devrait approcher le milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2010 (990 millions), un niveau jamais atteint depuis... 1998. Il le doit en grande partie à Luc Vigneron qui a remis le groupe au carré, avant d'atterrir chez Thales. Pour autant, les nuages à nouveau s'accumulent sur le groupe, qui a dû réviser à la baisse ses prévisions de commandes pour 2010 (de 450 à 400 millions d'euros). Bien loin des 1,3 milliard d'euros enregistrés en 2009. Vieux projets de la DGALes rapprochements entre Thales et Nexter d'une part, et Thales et DCNS d'autre part, sont des vieux projets du ministère de la Défense et, notamment, de la Direction générale de l'armement (DGA). Faute d'ouverture en Europe, l'Allemagne snobant totalement Nexter et DCNS, l'Hôtel de Brienne a privilégié dans les deux cas une solution franco-française. En octobre 2009, le délégué général pour l'armement Laurent Collet-Billon attendait que « Luc Vigneron confirme les positions de son prédécesseur, qui voulait faire du groupe l'intégrateur des systèmes terrestre et naval ».Enfin, Thales reste très réticent à céder son activité missilière, comme le souhaite la Défense, avec le soutien de l'Élysée, qui plaide pour un pôle unique dans ce secteur en France et en Grande-Bretagne regroupé au sein de MBDA. Les discussions sont d'ailleurs difficiles avec Thales, confirme-t-on à « La Tribune » chez le missilier. M. C.
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