La confiance des ménages américains ramène la croissance

Le « double dip », soit un deuxième accès de faiblesse après la crise, menaçait l'économie américaine. Certains économistes tablaient même sur un rythme annuel de croissance de... 0 % pour fin 2010. Et cela, non seulement parce que la reprise mollissait, mais aussi parce que l'heure était à la discipline budgétaire, qui allait mécaniquement soustraire des fonds à l'économie. Cela, c'était il y a six mois à peine. Aujourd'hui, l'Amérique semble repartie et la croissance, au quatrième trimestre de 2010, devrait s'inscrire à 4 %. Les mêmes économistes ont un à un révisé leur pronostic pour 2011. La fourchette va de 3 % à 4 %, la banque Goldman Sachs tablant sur 3,4 %, de même que Dexia-AM. Pour 2012, Goldman Sachs envisage même une progression plus forte de la croissance, à un taux de 3,8 %. Certes, les experts ont le droit de se tromper et de réviser leurs prévisions en fonction d'évènements qui viendraient infléchir leurs perceptions, mais... ? Que s'est-il passé pour que la tendance s'inverse de façon si brutale et si franche ? L'électrochoc est venu de l'accord, passé en fin d'année dernière, entre élus républicains et démocrates sur le maintien du dispositif de réductions d'impôts hérité de l'ère George W. Bush. Non seulement il prouve que la cohabition entre le camp du président et celui qui a remporté la majorité à la Chambre à l'occasion des législatives peut fonctionner, mais en plus, le texte, assorti d'avantages pour les salariés (baisse des cotisations sociales), les chômeurs (prolongement des indemnités chômage) et les entreprises (avantages sur les amortissements) apporte un vrai coup de pouce à l'économie, puisqu'il équivaut à une injection de 858 milliards de dollars sur deux ans. Plus que le plan de relance adopté en février 2009... ? D'où vient l'argent de la reprise ? De deux sources. D'une part, du plan de réduction d'impôts et autres taxes, qui vient d'être adopté par le Congrès. Dès la fin de ce mois, les salariés auront un net plus élevé qu'auparavant en raison de moindres cotisations. Associé à cela, les ménages ont déjà fait leur calculs : eux qui craignaient de payer plus d'impôts voient le montant de la ponction fiscale maintenue. Autant d'incitations à la dépense. D'autant que, parallèlement, ils se sont désendettés. D'autre part, même si le nombre de chômeurs se situe encore à plus de 15 millions, de même que le taux de chômage reste campé sur les niveaux de 10 %, les créations d'emplois, sur toute l'année 2010, devraient s'afficher dans une fourchette de 1,2 à 1,5 million. Les chiffres de décembre seront rendus publics ce vendredi. Mieux, le nombre d'heures travaillées a augmenté de près de 2 % l'an dernier. Ce « travailler plus » et ce « gagner plus » ne peuvent que favoriser la confiance des ménages ? et leurs achats. Après une avancée de 1,7 % en 2010, la consommation devrait progresser de 3 % en 2011. ? Et que font les entreprises ? Elles commencent à investir de nouveau, ne serait-ce qu'en flotte automobile. Après avoir réduit leurs investissements de 15 % en 2009, elles devraient les accroître de 10 % en 2011. De quoi soutenir l'activité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.