Précarité dans la fonction publique : les négociations sont difficiles à débloquer

Les négociations entre l'État employeur et les syndicats sur la précarité dans la fonction publique peinent à évoluer. L'enjeu est d'améliorer la situation professionnelle des 870.000 contractuels, qui, parmi les 5,2 millions d'agents publics, n'ont pas le statut de fonctionnaire, mais sont embauchés en CDD ou CDI. Le secrétaire de la Fonction publique, Georges Tron, a mis sur la table en fin de semaine dernière un document de travail remanié. Une nouvelle proposition prévoit notamment de réserver des examens professionnels à certains corps, dans les catégories B et C, les moins bien rémunérées. « Un examen, c'est différent d'un concours, il s'agit simplement de vérifier que la personne a les compétences pour les postes », a indiqué Gilles Oberrieder (CGT) à l'AFP. « C'est une avancée. »Au-delà de cette proposition, de nombreux points d'achoppement demeurent. L'État « ouvre les vannes du CDI » et d'une fonction publique « duale », partagée entre le statut de fonctionnaire et celui du CDI, accuse Dorine Pasqualini (Solidaires). Plusieurs mesures faciliteront effectivement l'accès au CDI. Ainsi, les agents ayant six ans d'emploi en CDD sur une période de huit ans pourront y prétendre. Une façon de rendre justice aux contractuels ayant subi des périodes d'interruption entre leurs contrats. « Fermeture du robinet »L'État propose aussi d'ouvrir aux catégories B et C les CDD de trois ans, réservés jusqu'à présent aux catégories A (les cadres). Ces CDD longs ont une double particularité : renouvelables une fois, ils donnent droit à un CDI au bout de ce renouvellement. Et, surtout, ils correspondent à des postes permanents, en théorie occupés par des fonctionnaires. Avec cette ouverture des catégories B et C aux CDD de trois ans, on est très loin de ce que nous réclamons, à savoir la « fermeture du robinet » de l'embauche des contractuels », souligne Gilles Oberrieder.Le plan de titularisation des contractuels, par le biais de concours professionnels, déçoit également la CGT. Le document remis jeudi propose que ces concours soient ouverts aux CDD, et pas seulement aux CDI, mais seulement après six ans d'ancienneté. Enfin, les syndicats n'apprécient pas que l'organisation de ces concours revienne aux administrations elles-mêmes. En d'autres termes, elles pourront choisir de ne pas ouvrir de postes. Une nouvelle réunion sur ces deux volets - titularisation et accès au CDI -, est prévue jeudi. Quant à la date de fin des négociations, elle a été repoussée à fin février.
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