Tension dans le milieu du football à la veille de l'appel d'offres de la Ligue 1

À la veille de la remise en vente des droits du championnat de France de football, la tension devient palpable au sein des clubs. « Nous lancerons l'appel d'offres de la Ligue 1 entre le 30 avril et le 15 mai. Nos clubs ont besoin d'avoir une visibilité économique sur leurs ressources entre 2012 et 2016 », a indiqué le patron de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez à l'issue d'un conseil d'administration. Les recettes des clubs, qui touchent 668 millions d'euros par an de Canal Plus et d'Orange, dépendent pour plus de la moitié des droits TV. Malgré cette pérennité, ils se sont enfoncés dans la crise. En 2009-2010 (clos fin juin), les 40 clubs de Ligue 1 et Ligue 2 ont perdu 130 millions d'euros. La Ligue 1 a subi une perte de 114 millions d'euros, contre ? 37 millions un an avant, pour un chiffre d'affaires quasi stable de 1,07 milliard d'euros. Sur 20 clubs, 14 ont terminé dans le rouge. La saison en cours sera de nouveau déficitaire. Reste à savoir de combien. « Cela dépendra des transferts », a précisé Frédéric Thiriez. La situation du football professionnel français, qui a pendant longtemps compensé des pertes d'exploitation chroniques (345 millions d'euros cette année) par les ventes de joueurs en Espagne, au Royaume-Uni ou en Allemagne, atteint la cote d'alerte. Contrôle de gestionPremier signe de cette tension, les clubs ont obtenu le report d'un mois du rapport annuel de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), chargée de vérifier leurs finances. La DNCG demande par exemple aux actionnaires de bloquer les futures pertes des clubs en fin de saison. « Comment demander à des entreprises de mettre des 5, 10 ou 15 millions d'euros ? », contestait jeudi Jean-Pierre Louvel, le président du syndicat des clubs l'UCPF. Les clubs ont obtenu de travailler avec la DNCG sur ces mesures jugées trop sévères. En parallèle, ils semblent vouloir mettre Frédéric Thiriez sous surveillance, même si ce dernier a réussi ses précédents appels d'offres et espère cette fois encore « obtenir au moins la même chose ». Le traditionnel comité de suivi de la procédure, qui inclut des présidents comme Jean- Michel Aulas (Olympique Lyonnais), Bernard Caiazzo (Saint-Étienne) ou Michel Seydoux (Lille), s'est transformé en comité de pilotage. « Nous voulons être dans les discussions dès le départ. Qui va mourir si l'appel d'offres échoue ? » s'est emporté Jean-Pierre Louvel. Frédéric Thiriez, qui a programmé quatre réunions du comité avant la procédure, de grincer. « C'est très bien si [les clubs] arrivent à se libérer pour les réunions. Mais je ne me sens pas mis sous tutelle. » Une baisse des droits télévisés pourrait faire exploser le football français. Des présidents de Ligue 1 ont déjà dit qu'ils baisseraient les reversements faits à la Ligue 2 et réduiraient le championnat à 18, contre 20 actuellement.Sandrine Cassini
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