Les conservateurs à l'assaut de Downing Street

Sur un strict plan électoral, les conservateurs britanniques n'auraient pu envisager meilleur scénario politique. Le gouvernement travailliste est usé jusqu'à la corde, après treize années de pouvoir. Gordon Brown, Premier ministre depuis 2007, n'a jamais été populaire, avec son ton bougon et sa difficulté à bien communiquer. Le pays vient de traverser la pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale, marquée par un recul de 6 % du PIB au cours des dix-huit mois de récession. Les finances publiques sont dans le rouge, affichant un déficit béant de 12,2 % du PIB cette année...Et pourtant, les conservateurs ne parviennent pas à convaincre. Certes, les sondages leur accordent une avance sur les travaillistes comprise entre 4 % et 10 %. Cela ne suffit pas. Alors que Gordon Brown a annoncé ce mardi que l'élection législative se déroulerait le 6 mai, le scrutin s'annonce serré.Il est vrai que les conservateurs pâtissent d'un découpage électoral défavorable : il leur faut obtenir une marge de près de 8 % d'avance pour remporter une majorité absolue à la Chambre des communes. Mais là n'est pas la seule raison de leurs difficultés : en réalité, leur message passe mal dans l'électorat.Il faut aller à Rottingdean, banlieue pavillonnaire de Brighton, pour s'en rendre compte (voir reportage ci-contre). La circonscription est devenue conservatrice en 1979, avec l'arrivée de Margaret Thatcher, avant de basculer dans le camp travailliste en 1997 avec la vague Tony Blair. Aujourd'hui, les tories qui démarchent les nouveaux électeurs ont bien du mal à susciter l'enthousiasme. La seule certitude est le ras-le-bol contre Gordon Brown. David Cameron, le chef de file des conservateurs, en est conscient. Son principal argument avancé mardi après l'annonce officielle des élections ? « Il est temps de changer. » Il lui reste quatre semaines pour en persuader les électeurs. S'il n'y parvient pas, les libéraux-démocrates, qui forment la troisième force politique du pays, pourraient jouer les arbitres, en cas d'absence de majorité absolue.
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