Barack Obama veut ranger l'arme nucléaire

La signature, jeudi à Prague, d'un nouveau traité (New Start) sur la réduction de l'arsenal nucléaire des états-Unis et de la Russie est l'occasion pour Washington de rebattre les cartes de la sécurité internationale. Mardi, le président Barack Obama a dévoilé une nouvelle doctrine nucléaire selon laquelle les Etats-Unis n'auraient recours à l'arme nucléaire que « dans des circonstances extrêmes », pour défendre leurs intérêts vitaux et ceux de leurs alliés.Cette doctrine « stipule très clairement qu'un état qui n'est pas doté de l'arme nucléaire et qui respecte le traité de non-prolifération (TNP) aura l'assurance que nous n'utiliserons pas l'arme nucléaire contre lui », a indiqué Barack Obama. Les Etats « hors normes » comme l'Iran ou la Corée du nord, en revanche, ne bénéficieront pas de cette nouvelle règle. Cette révision marque le coup d'envoi d'une dizaine de jours d'intense diplomatie nucléaire. Jeudi, les présidents russe et américain se retrouveront à Prague pour signer le nouveau traité Start. Les deux pays ont convenu de limiter leur arsenal à 1.550 têtes nucléaires stratégiques chacun. « La réduction est réelle mais modeste », explique Corentin Brustlein, spécialiste des questions de défense à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Si la Russie a salué mardi un nouveau « niveau de confiance » avec les états-Unis, elle s'est toutefois réservée le droit de sortir de cet accord si le bouclier antimissile américain venait à représenter une menace pour Moscou. La réduction des arsenaux hérités de la Guerre froide répond en fait à des logiques différentes pour les deux principales puissances nucléaires. « La domination américaine sur le terrain militaire conventionnel fait que l'arme nucléaire n'est plus essentiel dans leur dispositif de sécurité, explique Corentin Brustlein. La Russie se trouve dans la situation inverse, la faiblesse de son armée conventionnelle conférant toujours à la dissuasion nucléaire un caractère central ». Pays non concernésLe nouveau traité Start va-t-il créer une nouvelle dynamique de réduction des arsenaux nucléaire dans le monde ? Les 12 et 13 avril prochain, une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont été conviés à Washington afin de discuter de sécurité et de non-prolifération. « Mais l'écart entre l'arsenal dont disposent Américains et Russes et les autres pays nucléaires est trop important pour espérer de nouvelles initiatives en matières de désarmement », analyse Corentin Brustlein. En dehors des états-Unis et de la Russie, trois autres pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TPN) disposent d'un arsenal : la France (300 têtes), le Royaume-Uni (moins de 200) et la Chine (176 têtes). L'Inde, le Pakistan (une centaine de têtes chacun) et Israël (de l'ordre de 200 têtes) ont également développé un arsenal nucléaire mais en dehors du TPN dont ils ne sont pas signataires. Depuis plusieurs années, l'Iran et la Corée du Nord ont également des ambitions nucléaires. Si Pyongyang a déjà procédé à deux essais, l'Iran n'a pas encore fait exploser de bombe.
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