L'assouplissement de la carte scolaire déstabilise les lycées « moyens »

Ni exhaustive ni à charge. Le SNPDEN-Unsa, principal syndicat des personnels de direction de l'Education nationale, a mené une étude sur le « ressenti », explique son secrétaire général, Philippe Tournier. Mais cette enquête sur l'assouplissement de la carte scolaire publiée jeudi, réalisée auprès de 2.758 établissements (soit plus du tiers des collèges et lycées), ne manque pas d'intérêt, en l'absence de chiffres officiels du ministère de l'Education depuis que cette réforme a été engagée à la rentrée 2007.Les constats déjà esquissés par plusieurs rapports (Inspection générale, Cour des comptes) sont confirmés : 51,4 % des établissements classés ZEP-RAR (zone d'éducation prioritaire-réseau ambition réussite) subissent une « perte massive d'effectifs » liée, outre d'éventuelles baisses démographiques dans leur secteur, à la réforme de la carte. La chute dépasse même 25 %, pour 11 % d'entre eux. Tout le contraire de l'objectif de mixité sociale affiché en 2007.homogénéisationMais le « point le plus alarmant » est la déstabilisation des établissement moyens de villes moyennes. Ceux « où il ne se passait rien avant », à côté de chez soi. Les « moyens un peu défavorisés en situation de concurrence potentielle » sont 37 % à constater une homogénéisation sociale de leurs élèves et 32 % une homogénéisation de leur profil scolaire. Les meilleurs éléments qui le peuvent partent donc dans d'autres établissements publics ou, faute de place, dans le privé. Bref, à terme, les établissements un peu défavorisés mais encore mixtes sont menacés, pointe le SNPDEN.Pour l'heure, alors qu'il avait évoqué d'éventuels aménagements, le ministère préfère « ne pas aller plus loin » et « accompagner les établissements les plus défavorisés », précise son entourage, renvoyant aux annonces du chef de l'Etat sur les violences scolaires (lire « La Tribune » du 6 mai). S'il concède vouloir continuer à fermer les établissements les plus désertés (10 ont déjà fermé), il précise que les plus attractifs ont gagné en mixité sociale. Quant aux chiffres officiels, il faudra attendre que « des interactions claires soient établies ». Clarisse Jay
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