Dans la zone euro, les divergences de taux d'intérêt atteignent des sommets

D'un coté, le taux des emprunts d'Etat allemand à 10 ans traitait ce jeudi à 2,78 % après avoir atteint un nouveau plus-bas historique de 2,77 %. De l'autre, celui des emprunts grecs de même maturité valait 10,96 %. Un écart inédit de 8,18 % sépare aujourd'hui le premier et le dernier élève de la classe européenne. La discrimination des marchés déclenchée par la crise grecque a remis en cause l'héritage de la construction de la monnaie unique. Début 2005, les taux à 10 ans des onze membres les plus importants de la zone euro se tenaient dans un mouchoir de poche, oscillant entre 3,6 % et 3,8 %. « Le Bund (allemand) est cher au regard des fondamentaux du pays », souligne Etienne Pourny, président de Stelphia AM. Sans doute, mais l'Allemagne rassure dans le maelstrom actuel. D'autant qu'en fin de journée, les rumeurs d'une baisse de la note de la dette italienne ont encore ajouté au malaise ambiant.Pour autant dans la matinée, l'Espagne a réussi à placer 2,3 milliards d'euros de titres à 5 ans. La demande a été solide (5,5 milliards d'euros) mais Madrid, dont le déficit et la dette inquiètent de plus en plus les investisseurs, a dû mettre le prix. L'Espagne a ainsi concédé le rendement moyen le plus élevé depuis mai 2008, à 3,53 %, alors qu'à l'époque le taux directeur de la BCE était de 4 %, contre 1 % à l'heure actuelle.les pays moins endettésDe son côté, l'Agence France Trésor a placé 8,7 milliards d'euros d'obligations d'échéance 10, 11 et 30 ans dans le haut de la fourchette initiale de 7,5 à 9 milliards annoncée vendredi dernier. L'opération à 10 ans a été bouclée contre un rendement de seulement 3,18 %. « Les craintes concernant les pays européens trop endettés profitent aux obligations des économies plus solides et moins endettées, comme l'Allemagne et la France. Des taux à 10 ans respectifs d'environ 4 % et 4,5 % seraient, en fin de crise, plus proches du rythme de croisière des fondamentaux de ces pays », explique Jean-François Boulier, directeur général d'Aviva Investors France. Reste à imaginer, et surtout à dater, la fin de crise. Personne ne veut s'y risquer aujourd'hui. Julien Beauvieux
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