Déception sur la pénibilité au travail

Mais quelles seront donc les mesures « d'équit頻 de la réforme des retraites?? La CFDT a du mal à les cerner, ces jours-ci. Les discussions qui ont eu lieu la semaine dernière ne la poussent guère à l'optimisme. La réunion bilatérale entre la délégation CFDT et Sébastien Proto, le directeur de cabinet d'Éric Woerth, a plutôt viré au dialogue de sourds. Au programme?: la prise en compte de la pénibilité au travail.Sur ce sujet, le gouvernement n'a cessé de proclamer son intention d'avancer. Il l'a en tout cas mis en avant systématiquement, chaque fois qu'il a évoqué le report de l'âge légal de départ à la retraite au-delà de 60 ans. Pour autant, les syndicats - CFDT en tête - sont déçus de son approche. « Ils ont mis ce projet en avant, et maintenant ils nous expliquent que c'est trop compliqu頻, dénonce Jean-Louis Malys, secrétaire national en charge des retraites à la CFDT, selon lequel « ils ont peur de mettre le doigt dans un dispositif trop coûteux ».Résultat?: la confédération a beau argumenter, présenter un projet « clé en main » avec définition d'un « parcours » de prise en compte de la pénibilité, assorti d'un principe simple (une année de retraite avancée pour dix ans de travail exposé à un risque), rien n'y fait. Elle n'est pourtant pas la seule?: la CGT aussi a fait de la pénibilité un de ses chevaux de bataille, et affiche force propositions. En vain.Non seulement le gouvernement et la majorité estiment que la prise en compte de la pénibilité au travail doit favoriser une « deuxième carrière », plutôt que de permettre de partir plus tôt à la retraite. Mais de plus, le gouvernement reste calé sur une logique individuelle et médicalisée de la pénibilité, celle du Medef. Témoins, les propos d'Éric Woerth, jeudi soir sur TV5, évoquant un départ anticipé pour les salariés « usés physiquement » à condition « qu'on puisse le prouver ». Or, les syndicats plaident que l'exposition à certains risques professionnels entraîne des maladies qui ne sont pas toujours décelables à la cinquantaine, mais réduisent bel et bien l'espérance de vie (sept ans en moyenne pour un salarié exposé).La CFDT est aussi déçue des intentions du gouvernement sur le dispositif « carrières longues ». Un dispositif qu'elle avait obtenu en 2003. Ses conditions d'accès, déjà restreintes en 2008, pourraient de nouveau être durcies, au motif que tout le monde doit participer aux efforts. Stéphanie Tisserond
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