Bottega Veneta tisse sa toile dans le commerce sur Internet

Mi-magazine de mode haut de gamme, mi-boutique de luxe, le nouveau site d'e-commerce, lancé ce mercredi par Bottega Veneta, est enfin à la hauteur de cette marque, numéro deux de la branche luxe de PPR derrière Gucci. « Le précédent site, lancé en 2005, était bien moins rapide et ne reflétait pas assez nos savoir-faire », confie le PDG, Marco Bizzari. Surtout, alors que les concurrents Louis Vuitton ou Hermès ont déjà ouvert leurs e-boutiques dans le monde entier, celle de Bottega Veneta ne s'adressait jusqu'ici qu'aux Américains. Après les États-Unis, le nouveau site va être déployé au Japon et en Angleterre à l'automne, avant l'Europe et le Canada puis l'Asie dans un an. Il s'appuiera sur quatre plates-formes logistiques, contre une seule aujourd'hui. La marque située dans une banlieue de Vincenza (Vénétie) est encore discrète. Avec 402 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009, elle est cinq fois plus petite que sa grande soeur Gucci. Mais comme Balenciaga, elle compte parmi les pépites du Gucci Group, celles par lesquelles la reprise arrive en ce début d'année. Les ventes de Bottega Veneta progressent ainsi de 11 % au premier trimestre, quand celles de Gucci n'augmentent que de 5,3 %. un site digne de ce nomIl était donc temps d'avoir un site digne de ce nom sur la Toile. D'autant plus que Bottega Veneta maîtrise largement sa distribution : 80 % de ses ventes sont réalisées par ses 137 boutiques et corners. Elle ne risque donc pas de fâcher ses détaillants en se substituant à eux via Internet. La crise favorise aussi ce nouveau canal. « Les consommateurs culpabilisent dans les boutiques et se tournent vers la Toile pour plus de discrétion », nous expliquait récemment Jean-Marc Bellaiche, partner au Boston Consulting Group. « Ils reviennent au luxe par les valeurs sûres, ce qui bénéficie à notre marque atemporelle et sans logo », poursuit Marco Bizzari. Malgré sa diversification depuis 2002 dans le prêt-à-porter, les chaussures ou la joaillerie, Bottega Veneta réalise encore 80 % de ses ventes avec la maroquinerie. La majorité des clientes craque pour le célèbre cabas tressé à la main pendant deux jours (à 3.500 euros pièce) mais elles s'intéressent de nouveau aux collections saisonnières délaissées en pleine crise. Selon Marco Bizzari, le site deviendra rapidement la plus grosse boutique de la marque. S. L.
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