Etienne Pflimlin quitte le Crédit Mutuel

Le départ d'Etienne Pflimlin est une surprise. Le président de la confédération nationale du Crédit Mutuel et de la plus puissante de ses fédérations, le Crédit Mutuel Centre Est Europe (CMCEE), invoque à quelques jours de son soixante-neuvième anniversaire « des raisons personnelles » pour expliquer son choix. Selon des proches, il aurait pris sa décision récemment, au cours de l'été. Même si la date ne semble pas avoir été anticipée, la désignation de Michel Lucas, l'actuel directeur général de la confédération ainsi que du Crédit Mutuel Centre Est Europe (CMCEE) pour lui succéder, apparaît en interne comme « logique ». Depuis des années, il est l'homme fort du groupe. Cet ingénieur informaticien de formation, entré en 1971 au Crédit Mutuel de Strasbourg, est l'artisan de la croissance de cette fédération et de son emprise sur les autres fédérations régionales. Dès son arrivée en 1985 à la présidence du Crédit Mutuel d'Alsace, Lorraine et Franche-Comté (devenu plus tard Centre Est Europe) Etienne Pflimlin, polytechnicien et énarque, ancien magistrat à la Cour des comptes, avait d'ailleurs choisi de s'appuyer sur Michel Lucas, comme directeur général. Profondes évolutions Nommé en 1987 président de la confédération nationale du Crédit Mutuel, Etienne Pflimlin attendra cependant 1998 pour appeler le même Michel Lucas à ses côtés à la direction générale, provoquant alors une levée de boucliers de certaines fédérations comme celle de l'Ouest (Arkéa). La fusion des deux directions générales (fédération de l'Est et Confédération) symbolisait par trop la main mise de l'Alsace sur l'ensemble du groupe. « Au cours du quart de siècle écoulé, le Crédit Mutuel a connu de profondes évolutions : développement du sociétariat, du réseau et de l'activité ; réorganisation du groupe et multiplication des partenariats ; acquisition du CIC et nouvelle dimension internationale », a indiqué Etienne Pfimlin dans un courrier adressé aux salariés lundi. Avec un produit net bancaire de 13,6 milliards en 2009, un résultat net de 1,8 milliard, une solidité financière qui n'a pas été écornée par la crise, le groupe Crédit Mutuel a pris une nouvelle envergure. Après avoir été pionnier en France du modèle de bancassurance, il a mutliplié les acquisitions (lire ci-dessous). Reste à savoir comment va évoluer son organisation et sa gouvernance. Michel Lucas, une fois désigné comme président par l'assemblée générale de la confédération du 13 octobre, va-t-il cumuler cette fonction avec celle de directeur général ? « Peu probable », selon plusieurs sources internes au groupe car contraire à la tradition de cette banque mutualiste. Ce ne serait cependant pas la première fois que Michel Lucas contourne les usages. Au plus tard, à son 72e anniversaire en mai prochain, il devra en principe - sauf s'il fait encore modifier les statuts - céder son fauteuil de directeur général à Strasbourg. Il peut choisir de scinder la direction générale de la grosse fédération de l'Est et celle de la Confédération ou les conserver unies. Les noms de ses adjoints actuels, Alain Fradin et Daniel Baal, commencent à circuler comme candidats potentiels.
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