C'est une petite renaissance pour Natixis. La banque française a accueilli avec joie son entrée au sein du CAC 40. Elle sera intégrée dans l'indice phare de la Bourse de Paris à partir du 20 septembre prochain. Mais son cours a d'ores et déjà bondi de 5,7% à 4,67 euros, retrouvant son plus haut niveau depuis la faillite de Lehman Brothers. Désormais, la filiale de BPCE pèse 13,6 milliards d'euros. C'est la première fois depuis la crise qu'elle vaut davantage que ses fonds propres, évalués à 12,8 milliards d'euros. « Cette entrée au CAC 40 est une des illustrations du redressement engagé par Natixis depuis un an et demi », se félicite le directeur général de la banque Laurent Mignon. Après avoir perdu 4,5 milliards d'euros lors des deux dernières années, Natixis a dégagé 986 millions d'euros de bénéfice au premier semestre 2010. Mais surtout, le cours de la banque se rapproche du seuil de 5 euros après être tombé sous un euro l'an passé. Début 2009, sa valorisation avait chuté jusqu'à 2,3 milliards d'euros pour 15 milliards d'euros de fonds propres. Les 2,8 millions de petits actionnaires espèrent que l'entrée de Natixis au CAC 40 redonnera un second souffle à la valeur en Bourse. « Il ne faut pas inverser les choses. Ce sont nos performances à moyen terme qui profiteront au cours de Bourse » indique prudemment Laurent Mignon. L'appartenance à l'indice phare ne devrait pas bouleverser la banque. « Natixis va accroître sa liquidité et sa visibilité, notamment auprès des investisseurs internationaux » ajoute-t-il. « l'exception culturelle »Pour le reste, Laurent Mignon estime que cette entrée au CAC 40 n'ouvrira pas le débat sur la taille limitée de son flottant (28 %). Natixis devra toutefois expliquer à ses nouveaux investisseurs, notamment anglo-saxons, sa structure actionnariale « baroque ». Natixis est contrôlée à 72 % par BPCE; ce dernier étant lui-même co-détenu par 20 Banques Populaires et 17 Caisses d'Epargne locales. Les banques mutualistes illustrent « l'exception culturelle française » dans le monde. Outre Natixis, l'indice CAC 40 comptait déjà le Crédit Agricolegricole, la banque verte étant détenue à 54 % par les Caisses Régionales. M. Pe.

latribune.fr

18 Sept 2010, 10:59

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