Le Rafale volera dans le ciel brésilien

Jamais un voyage présidentiel n'avait eu lieu sous une telle pression pour un éventuel premier contrat d'exportation concernant l'avion de combat Rafale, objectif de Nicolas Sarkozy et principale raison de son déplacement hier et aujourd'hui à Brasilia. Ce qui entraîne une incroyable fébrilité de l'Élysée, qui ne savait pas encore hier si le président brésilien, Lula, pourra faire plaisir à son visiteur avec qui il a tissé des liens extraordinairement chaleureux. À ce niveau-là, « on est complètement dans l'affect », estime-t-on à Paris. Toutefois, la pression de l'Élysée embarrasse quelque peu le Brésil, l'armée de l'air brésilienne (FAB) n'ayant pas terminé le processus de sa sélection pour l'achat de 36 avions de combat pour un montant estimé entre 3 et 4 milliards d'euros hors armement (voir « La Tribune » du 3 septembre). Face au Rafale, deux autres appareils sont encore en lice, le Gripen (Saab), qui a curieusement la préférence de la FAB alors que c'est un monomoteur ? ce qui le disqualifie aux yeux des spécialistes en raison de l'étendue de l'Amazonie ?, et le F18 de Boeing.Encouragé à la prudence par certains proches conseillers, Lula, qui se rend à Pittsburgh les 24 et 25 septembre, hésiterait à annoncer officiellement la victoire du Rafale. Ce qui ferait alors perdre la face à la FAB et à l'armée. L'Élysée compterait plutôt sur des garanties brésiliennes lors des discussions entre les deux hommes, voire une déclaration d'intention. Ce qui pourrait satisfaire Paris et la FAB. Pour autant, la décision d'équiper en Rafale l'armée de l'air est inéluctable compte tenu des récentes déclarations de Lula. « La France s'est montrée le pays le plus flexible pour le transfert de technologie et, évidemment, cela est un avantage comparatif exceptionnel », a-t-il expliqué mercredi dernier. Hier, il a déclaré sur TV5 Monde et RFI que les « discussions sont très avancées et je pense que nous arriverons à un bon terme avec la France. »nouveaux contratsPolitiquement, la décision serait prise par Brasilia de s'offrir le Rafale. Quitte même à endurer des mesures de rétorsion des États-Unis, qui ont toujours fait des campagnes très agressives contre l'appareil français. Selon des rumeurs non confirmées, le contrat pourrait être annoncé formellement le 23 octobre lors du 103e anniversaire du premier vol de Santos-Dumont à Bagatelle. Ce qui aurait valeur de symbole et laisserait le temps à la FAB de terminer son rapport d'évaluation des trois avions en lice.Pour le reste, l'équipe de France a enregistré de bonnes nouvelles passées inaperçues. Selon nos informations, le PDG de DCNS, Patrick Boissier, a signé jeudi à Rio le contrat commercial des cinq sous-marins (quatre de type Scorpène à propulsion classique et un sous-marin nucléaire d'attaque) et d'une base navale pour un montant de 6,8 milliards d'euros. Pour le contrat des 50 hélicoptères de transport EC725 (Eurocopter), le dossier financier devrait être signé juste après le 20 septembre. n« La France s'est montrée le pays le plus flexible pour le transfert de technologie. »
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