L'OMC juge illégales certaines aides à Airbus

éronautiqueLe clan Boeing n'attend pas la publication, dans plusieurs mois, des conclusions du rapport de l'OMC pour crier victoire. Dès la remise du rapport d'étape confidentiel de plus de 1.000 pages, vendredi, aux représentants des États-Unis et de l'Union européenne au siège de l'OMC, à Genève, les élus de l'État de Washington, où se situe l'essentiel de la production de Boeing, ont donné de la voix. Informés, disent-ils, par les responsables américains du commerce, ils ont immédiatement salué « la décision de l'OMC selon laquelle les subventions des gouvernements européens à Airbus sont illégales ».la « moitié de l'histoire »Du côté européen, l'appréciation est différente. « D'après notre lecture du rapport, 70 % des plaintes américaines ont été rejetées », indique une source européenne à l'AFP. « Il est important de rappeler que ce rapport n'est que la moitié de l'histoire et qu'il doit être lu en même temps que le rapport d'étape sur la plainte de l'Union européenne contre les États-Unis au sujet de Boeing », a déclaré la porte-parole de la commissaire européenne au Commerce.Engagés dans une virulente bataille pour la prédominance du ciel mondial, les deux rivaux ont déposé le même jour, le 6 octobre 2004, chacun une plainte contre l'autre devant l'OMC. Boeing, qui venait de perdre son premier rang mondial au profit de son concurrent européen, y dénonce les aides reçues par Airbus depuis les années 1960. Près de 205 milliards de dollars, selon l'avionneur américain. Il espérait ainsi gêner la préparation par Airbus de son nouveau modèle l'A350, riposte européenne au Boeing 787 lancé en avril 2004. En même temps, la filiale d'EADS porte plainte contre les subventions déguisées octroyées à Boeing par les budgets militaires américains, à hauteur de 23 milliards de dollars, selon elle.Le verdict sur cette plainte n'est pas attendu avant le début de 2010. Ce qui n'empêche pas certains élus américains de demander l'élimination d'Airbus de l'appel d'offres de 35 milliards de dollars qui doit être relancé cet automne par l'armée américaine pour 179 avions ravitailleurs. Le Pentagone a annulé en juillet 2008 cet énorme contrat remporté alors par EADS et Northrop Grumman. « Le gouvernement ne peut pas récompenser des actions illégales qui ont nuit et volé des emplois à l'industrie américaine », a déclaré Norm Dicks, élu républicain de Washington. Selon les observateurs, Boeing et EADS pourraient négocier un accord avant que l'OMC ne tranche définitivement ce dossier, dans plusieurs années. M.-C. L.
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